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Comment les profs se font "avoir".

1) Lien entre vieux retraités et jeunes "apprenants"

Sur le thème de la retraite, évoqué parfois (ces fameux avantages acquis des fonctionnaires!): au fait, pourquoi nous "donner" les quatre heures des "trente-cinq heures, si c'est pour en rajouter quatre ans à la retraite? Qui avait pensé à ça avant de voter? (avril99)

"Amusons-nous aussi à dire qu'au nom du chômage, d'une vie mieux employée, et autres baratins, on nous a fait miroiter que les 35 heures étaient la panacée (attendons d'ailleurs si la charge de boulot des enseignants ne va pas s'alourdir de ce fait); donc, on envisage partout d'enlever 5heures sur 40; n'est-ce pas un peu étrange qu'au nom des mêmes bons sentiments on nous ajoute 5 ans sur quarante?

Je trouverais pourtant logique qu'on remplace un vieux prof fatigué et qu'on traitera régulièrement de ringard en lui demandant de s'adapter et de se recycler devant les derniers gadgets techniques ou pédagos, par un jeune branché qui adorera ces nouveautés... Je plaisante, mais tout cela ne commence-t-il pas à être le résultat de ces études qui s'allongent de jour en jour et d'année en année à la suite de nos réformes bidons de l'enseignement, qui mènent à des nécessités de bac +4 et plus pour les boulots de smicards? On nous entube de plus en plus, et de plus en plus au nom des bons sentiments, et on en redemande !...

J'ai passé mon capes à 20 ans ; faudra-t-il que je bosse jusqu'à 65 ans parce qu'on retarde de plus en plus l'entrée des jeunes dans la vie active? Et à eux, qu'est-ce que cela leur donnera? Quand certains commencent à 25 ans et plus, qu'ils calculent où cela les mènera!

Cela dit, je préférerais qu'on laisse à chacun le choix de sa formule, j'ai un état de santé qui ne me laisse même pas sûr d'atteindre 60 ans, j'aurais aimé n'avoir pas cotisé pour rien, même si cela profite à d'autres, et j'accepterais fort bien de moins gagner en m'arrêtant plus tôt, voire même de payer davantage pour cela ; mais l'idéal serait surtout qu'on arrête de faire perdre leur temps aux jeunes en insistant lourdement sur le fait que l'école est avant tout destinée à l'apprentissage du civisme, de l'instruction civique, de la "socialisation", de l'"éducation", qu'elle est le lieu où l'on "apprend à apprendre" et où apprendre -en tout cas enseigner-est réactionnaire : peut-être qu'on finirait alors par avoir plus d'actifs au lieu d'avoir découragé tant de jeunes en les maintenant de force sous la coupe du collège unique et de ses projets pédagogiques bidons! Je sais, c'est hérétique ...

Je ferai ma confession publique lundi, à la rentrée, s'il y a une réunion pédagogique! "

 

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2) L'arnaque des mutations: la "décentralisation"

Quand j'ai réalisé qu'on ne peut plus prévoir où l'on souhaite vivre, même en faisant la queue... Pas beaucoup de réponses sur ce sujet; les gens doivent être majoritairement là où ils souhaitent vivre, et n'ont jamais aucun désir de changement, probablement...

 

l'objet: Mutations,fin des dernières libertés la date: Tue, 11 May 1999 02:26:50 +0200 Forums: fr.education.divers

Honte à mon irresponsabilité! J'étais polarisé sur les aspects de la réforme qui ne concernaient "que" ceux pour qui nous travaillons, et quelques arnaques accessoires à propos de nos salaires et conditions de travail; et je n'ai pas vu passer les nouvelles mutations; bref, moi qui attendais depuis des années d'accumuler assez de points pour qu'une mutation loin de Paris et de ses fumées soit enfin possible avec des chances de choisir où finir mes jours, je constate que c'en est fait, au "pays des droits de l'homme": retour à la case départ, aux quinze premières années de carrière où j'ai visité la France malgré moi et cherché sur la carte le lieu où Big Brother allait m'envoyer chaque année.

J'attendais en me disant que j'aurais peut-être un jour le loisir de choisir, que je ne faisais qu'attendre mon tour-comme en démocratie, ou quand on fait la queue au supermarché; mais je vois que maintenant, c'est comme quand la caisse ferme soudain devant vous, et que vous vous retrouvez à nouveau au bout de la queue d'à côté; j'ai valsé plus de dix ans ainsi, ma vie privée en a été plus d'une fois anéantie, et, après 24 ans d'enseignement, voici que je pourrai choisir une académie, certes, mais plus rien d'autre, et en perdant mon poste si ce qu'on me donne ne me convient pourtant pas: bref, possibilité d'échanger la banlieue parisienne contre celle de Poitiers si je demande Oléron où j'ai vécu et travaillé jadis, ou contre la banlieue de Montpellier si je me suis fait des amis dans le Gard, ou contre la banlieue de Toulouse si je souhaitais l'Ariège (ou l'inverse).

Il paraît que c'est mieux géré ainsi; en tous cas, je crois que nous serons ainsi un peu plus esclaves, et que la mutation sera dès lors la prime aux amis de la réforme; les autres, les mammouths, qu'ils disparaissent et foin de leurs vieux bons et loyaux services! Ils ont bossé, et puis après... comme disait Ferré. Bref, on ne fait plus la queue, on ne peut plus choisir où l'on veut vivre et déménager; n'essayons plus à 45 ans -ou plus, ou moins, de décider de notre vie: c'est trop ringard et dépassé. Qui avait voté pour ça? Vous vous reconnaissez ? Ou je me trompe du tout au tout et je n'ai fait qu'un mauvais rêve?

En tous cas, avant Jospin (quoique, à l'éducation, il se montrait déjà bien autoritaire et roublard avec son questionnaire "quel enseignement pour demain" avec questions interro-négatives :"ne pensez-vous pas que" et livret joint d'explications et réponses préétablies) et avant Allègre, on avait encore le choix de dire non à un poste qu'on n'avait pas demandé; on pouvait postuler pour lycée ou collège si on préférait, pour une commune si on aimait un bled, pour une vallée ou une banlieue, pour la mer ou la montagne, ou la forêt ou la ville , ou pour rejoindre ses amis, même si ce n'était pas dans le formulaire: on attendait un peu plus, voilà tout... C'était l'ère des mammouths paisibles dans leurs prairies; les mammouths ont disparu... Le mot n'avait pas été employé pour rien: les mammouths n'ont pas été dégraissés, ils ont disparu : ne l'oubliez pas. Rassurez-moi si j'ai été parano en croyant que nous avons désormais aussi perdu la liberté de mouvement en plus de celle de travailler efficacement comme nous savions et aimions le faire.

 


 

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