LE BAC (CE QU'IL EN RESTE)

(épopée chronologique depuis mars 2000)

 

 

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voir aussi "l'année du brevet le plus nul : l'an 2000!


 

 

(de charlie hebdo du 16/2/2005)


(mars 2000)

Passeriez-vous encore votre bac français? Faites le test à partir de ce texte de Molière.

 

DST Mars 2000, 1èS6 : 2 SUJETS AU CHOIX. MOLIÈRE, DOM JUAN, Acte I ,scène 2 (J'ai donné ces sujets à mes élèves, le premier tel qu'il y a quelques années, le second (quelle horreur) parfaitement conforme aux instructions actuelles ou aux sujets des annales du bac ) :


(Sganarelle vient de dire à Dom Juan : " …je trouve fort vilain d’aimer de tous côtés comme vous faites ")


"Quoi ? Tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la constance n'est bonne que pour les ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable ; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.


AU CHOIX , SUR CE TEXTE :


1) Sujet " à l’ancienne " (ennuyeux et passéiste) :


"Vertu de ma vie, comme vous débitez! (…) Vous parlez tout comme un livre. (…) Je ne sais que dire; car vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison ; et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas" , dira Sganarelle. Vous ferez de cette tirade de Dom Juan un commentaire composé. Vous pourrez par exemple souligner comment, au-delà de son immoralisme de séducteur, Dom Juan en vient à l'affirmation éloquente de son individualisme, en maniant habilement la rhétorique, le sophisme, et le lyrisme verbal.


2) Sujet " moderne ", " de l’an 2000 ", ( " motivant pour l’apprenant ") ( "Etude du texte argumentatif et travaux d’écriture ") :
I)
A) Etudiez la situation d’énonciation.
B) Appréciez l’usage des modalisateurs.
C) Etudiez les tonalités.
D) Etudiez le champ lexical dominant de la 2è partie du texte.

II)
A) Etayez la thèse du locuteur.
B) " Travail d’imagination et de création " : En utilisant au maximum les procédés de Dom Juan, mais sans reprendre les mêmes termes, faites faire à une femme un discours où elle défendrait son propre usage de la séduction.


C'est-y pas passionnant et limpide - et utile dans le monde actuel ? C'EST POURTANT DÉSORMAIS LA NORME; CONSULTEZ LES ANNALES DU BAC DE VOS ENFANTS; FAITES LIRE LES SUJETS AUX PARENTS.

CONSTATEZ que les sujets deviennent aussi souvent suspects ou déplacés; on y "consulte"(ou endoctrine) souvent les élèves sur la réforme de l'enseignement (en est-ce le lieu ou le moment, quand les élèves, troublés par l'examen, doivent en plus se demander si leur pensée sera "conforme" dans ces questions controversées?) . Si le sujet concerne la violence chez les jeunes et qu'un texte nous informe qu'il faut convenir que la violence chez les jeunes leur permettra par catharsis de devenir non-violents et" citoyens" une fois adultes, il faudra "étayer la thèse"...(bacs 98 et 99) Bref, la discussion a disparu, et les sujets sont idéologiques, avec une morale à la sauce télé. Ce n'était pas mon opinion du métier quand j'y suis entré.

Sur le bac désormais fortement mêlé d'idéologie , cliquez pour télécharger cette analyse parue en octobre 2000 (qu'on trouve aussi sur le site "sauver les lettres") La voir ici en PDF

 

Reconnaissons cependant que les deux dernières questions du sujet ci-dessus, si je ne les avais pas rédigées de façon aussi actuelle, c'est-à-dire en jargon, auraient pu être intéressantes, parce que peu "correctes" ou conventionnelles : je ne voulais pas en faire trop pour mes élèves... aucun n'a cependant choisi ce sujet, et j'en ai été content pour eux; les pédagogistes me diront que je les ai influencés, puisqu'ils se reconnaissent à eux seuls le droit d'endoctriner (pardon, "de faire acquérir des savoir-faire"). Il y avait encore deux sujets classiques après ceux-là; je ne les cite pas, ils ne sont pas en jargon et n'ont donc aucun intérêt pour l' "apprenant".J'affirme cependant que toutes les questions posées dans ce deuxième sujet sont parmi les plus posées maintenant.


 

(juin 2001)

Notons quinze mois plus tard que tout ceci est déjà dépassé: le "nouveau bac" (nouveau de plus en plus régulièrement, comme le Beaujolais) rend cet exercice ridicule obsolète à son tour; l'année prochaine, en 2002, plus de programme de textes (après qu'on nous en a fait subir de fort contraignants durant cinq-six ans, comme pour mieux nous pousser à à accepter le basculement de l'enseignement du français de la littérature vers des questions formelles de linguistique); mais de plus en plus de directives formelles, de types d'exercices possibles; on pourra y préparer les élèves, certes, mais en ne disposant plus du temps nécessaire pour étudier des textes sur un plan littéraire ou culturel; cela "remontera" encore le "niveau": c'est à dire que, sur des questions médiocres, les élèves qui auront travaillé auront des résultats médiocres, et que ceux qui n'auront rien fait, ne s'exprimeront qu'approximativement en français, et n'auront aucune référence culturelle, pourront s'en sortir avec la moyenne: nivellement "citoyen"?

Cela fera sûrement en tous cas la joie des éditeurs scolaires, qui, au lieu de vendre des histoires de la littérature dont on voit mal pourquoi elles auraient changé tous les ans, pourront vendre des manuels indigestes de type collège, au plan confus et abscons, bourrés d'un jargon en perpétuel mouvement: bref, la marchandise tournera! Sûrement aussi la joie des membres de l'éducation nationale qui collaborent , sur Internet ou ailleurs, à toutes les officines (officielles ou non) destinées à remplacer l'école en fournissant des solutions et méthodes prédigérées aux élèves... -et aux profs...!


le 12/6/01 : EAF 2001.

Confirmation du paragraphe précédent: les sujets de la dernière mouture de l'EAF sont affligeants :

-On s'en doutait, ce n'était pas pour l'amour du théâtre du 18è siècle que l'on nous avait imposé deux ans de suite la "problématique maîtres-valets": il y avait encore de la démarche "citoyenne" là-dessous ; bref, le sujet demande désormais de plancher sur l' "opposition des classes": celui ou celle qui n'aura pas fait sa leçon de néo-marxisme en cours risquera de voir ses élèves pénalisés.

-en dissertation, comme dans moult sujets de brevet désormais, il s'agissait d'applaudir(en L seulement) aux réformes (qui juste cette année ont toléré que l'on fît la même chose qu'il y a vingt ans : étudier une œuvre complète): "La démarche qui consiste, comme vous l'avez fait cette année, à étudier un recueil de poésie dans son entier favorise-t-elle une meilleure compréhension de l'œuvre?"Bref, on empêche, par des programmes étroits et contraignants, les profs de le faire pendant quelques années, et, lorsqu'on rouvre cette liberté, on se présente comme libérateur! (c'était d'ailleurs réservé aux L, car la même réflexion ne doit pas être appliquée aux autres sections, lesquelles ont droit dès l'an prochain à un programme saucissonné où les œuvres ne doivent être étudiées qu'en fonction d'un "objet d'étude" (qui aurait fait bondir l'auteur).

-Venons en enfin au mort-né (puisqu'il disparaît l'an prochain pour des avatars pires encore- à vrai dire, en juin 2001, on sait que ce sera différent, mais personne n'a encore compris de quoi il s'agira ,tellement les textes sont flous et obscurs, clairs seulement sur ce qu'ils cherchent à détruire) "exercice autour du texte argumentatif et travaux d'écriture": des questions indigentes (je me propose d'ailleurs sans inquiétude de donner dans la semaine le sujet à mes élèves de troisième, la majorité devrait avoir la moyenne (ce qui ne veut pas dire qu'ils aient le niveau troisième ) : après consultation de quelques copies, j'ai constaté que la question 4 leur aura posé un petit problème:dans un exercice sur les "modes verbaux" (existe-t-il des modes nominaux?), beaucoup d'élèves ont reconnu un impératif, mais ont calé devant des subjonctifs -détail, c'était une question sur un point ... Mais le bouquet fut le "travail d'écriture"(expression très à la mode, comme si l'on n'écrivait pas le reste des réponses):

"A l'occasion du Premier de l'An 2001, un responsable de l'Etat expose les raisons que l'on peut avoir d'espérer en un monde meilleur. Rédigez son discours."

Nous vivons une démocratie formidable ! Qui aurait admis, sans hurler au fascisme, un sujet du type " un membre de l'opposition, à la même date, expose les motifs d'inquiétude qui transparaissent dans la société (ou l'école) française? Nos démocrates auraient hurlé à la manipulation!

Mais tranquillisons-nous ; avec un tel sujet, même des élèves qui n'auraient pas travaillé une minute en première pourront avoir la moyenne : au nom de quoi, en effet, refuser des arguments simplistes, stupides, ou démagogiques? Un "responsable de l'état" peut en effet parfaitement en utiliser, c'est de bonne guerre ... Bref, il suffira d'avoir recraché du télévisuel ("vu à la télé, comme dans les supermarchés") . Une bonne note si on est politiquement correct, ou si on fait dans l'humanitaire et le social béat ; impossibilité, voire interdiction, de discuter, ou de montrer que l'on peut approfondir un tel sujet; les "consignes" sont de rester au niveau de réflexion minimal ; l'élève intelligent, tenté par l'ironie, sera hors sujet; l'élève qui s'informe sur l'actualité, comme nous les y encourageons encore parfois, et qui émettra quelques réserves, de même ; un de mes élèves, par exemple, plus attentif que d'autres, me signala aujourd'hui (salut, rémi!) que le texte de Hugo précédait de peu le coup d'état : peu importe, le sujet demandait à quelques centaines de milliers d'élèves français (futurs électeurs?) de décrire , en janvier 2001, des "lendemains qui chantent"; de la part de Gœbbels, Staline, ou Pétain, cela aurait fait hurler(après leur chute, bien sûr)les "antifascistes" courageux (ils auraient peut-être été indulgents pour Staline)... Là, silence médiatique ; on admire - comme sous Gœbbels, Staline, ou Pétain, quand ils avaient le pouvoir... Pourquoi n'avoir pas formulé le sujet plus franchement : "Faites l'éloge de la politique de Jospin, au pays des droits de l'homme" ?

En tous les cas, j'ai observé que les premiers élèves à quitter la salle avaient terminé en deux heures (et leurs devoirs étaient "corrects" au regard du sujet; les trois quarts avaient terminé en trois heures. Tous tenaient le langage convenu (et la plupart avaient calculé que ce sujet était le plus "rentable", on en déduira donc chez les pédagogistes que c'est le sujet moderne, branché sur l'apprenant, par rapport aux sujets passéistes) : avec l'Europe, finies les guerres (la Macédoine, c'est en Asie?); avec l'Euro, plus de problèmes économiques (on ne licencie qu'hors de France), et avec les 35 heures, on aura plus de loisirs (ça, c'est important, et on avait bien besoin d'un an de français en première pour le comprendre ! Le tout souvent sur une page. Un responsable politique de l'état aurait pu le dire: donc, on met un 20, comme dans les régimes totalitaires? Ou peut-être 19,99?

Comme d'habitude, le prof qui ne donnera pas une bonne note à un devoir sans intérêt sera mis face à sa conscience s'il ne suit pas les directives, au nom de l'égalité et de la justice : tous doivent être traités de même ; la démagogie doit bénéficier à tous. Seuls donc doivent être pénalisés les élèves qui en auront trop dit, ou trop intelligemment . Après tout, cela leur clouera le bec, à ces prétentieux : au fond, privilégier une bonne copie, c'est "faire de la discrimination" ! ... On nous dira que restait une consigne , celle d'écrire bien et en français... Voire... Nous n'y sommes plus guère habitués, même chez nos ministres de l'éducation... Au nom de quoi devait-on donc estimer qu'un "responsable de l'Etat" allait bien s'exprimer ?

Excusez-moi, je me suis emporté; après ma surveillance, et avant d'écrire ceci, j'ai eu une réunion "pédagogique"; il fallait choisir le nouveau manuel qui devait remplacer (et supprimer) les précédentes histoires de la littérature: on m'a dit qu'il fallait changer de manuels, de textes, et de méthodes, parce que le "public scolaire avait changé"; c'est vrai, j'avais oublié; mea culpa; je crois toujours, en hérétique, qu'on cherche constamment à le faire changer... Je dois être un peu parano...

 

Concluons: les élèves qui ont bossé cette année ont été des cons : ils auraient mieux fait de regarder la télé. Les autres , croit-on, deviendront de bons électeurs... Chiche... Je les ai surtout entendus s'esclaffer au sortir de l'épreuve : "T'as vu les sujets, j'ai rien foutu cette année, j'avais bien raison"... Comment ne pas leur donner raison?

Nous vivons une époque moderne, le progrès fait rage, dirait Meyer...


La suite, février 2002: Encore un nouveau bac! Comique de répétition et de l'absurde restent d'actualité!

On commençait à se sentir en manque!

 

Essayons de réactualiser le feuilleton : en six mois, les lignes précédentes sont devenues obsolètes!

Comme chaque année, en septembre, petit frisson : de quoi cette année sera-t-elle faite? Que répondre aux élèves et aux parents qui s'interrogent sur le nouveau (et jamais dernier) bac? On a appris à les faire patienter, à rassurer les inquiets, à tenter de faire réfléchir ceux qui le pourraient encore. D'abord, on ne sait rien; ou plutôt, on sait par les manuels : en général, depuis des années, les éditeurs et leurs écrivaillons de manuels sont fort péremptoires (même s'ils sont aussi contradictoires); alors, suivant qu'on est chez Hatier ou chez Hachette(notons que les deux, c'est Lagardère), ou dans deux collections différentes du même, on se demandera si le schéma actan(?)iel s'écrit actanciel ou actantiel (et la majorité des profs se sentiront obligés d'évoquer ce monstre bicéphale devant les élèves au cas où un fanatique de la chose voudrait les piéger à la fin de l'année- même si la majorité, en catimini, avouera ne pas voir l'intérêt de la chose vu les autres priorités qui devraient s'imposer...On se demandera aussi, suivant les manuels, si le conditionnel a encore le droit d'être considéré comme un mode à trois temps, ou si seront brûlés par l'inquisition ceux qui ne veulent pas le réduire à deux temps de l'indicatif supplémentaires... On me dira que ce sont des détails, mais cela commence mal quand on se dit, en début d'année, que l'on va revoir les bases avec des élèves de 1è...Et nous, qui sommes dans la boutique, nous savons déjà qu'au fond, le but de tout cela, c'est probablement, justement, de jeter le doute et le discrédit sur tout ce qu'on risque d'enseigner, et probablement aussi de casser les liens d'entraide entre générations : dépassés, le grand-père ou la mère, ou les autres, qui auraient pu s'intéresser au travail de leur gosse et tenter de l'aider(ce qui, avouons-le dans un esprit "citoyen", aurait été une forme d'injustice sociale et d'exclusion vis-à-vis des autres!).

Bref, après les premiers doutes, apparition d'annales zéro au milieu du premier trimestre : cela devient la norme: ainsi, le ministère ne s'engage pas, c'est en général pondu par une académie pour commencer, puis repris ultérieurement par le ministère; barêmes différents, exercices différents, pas moyen de savoir dire aux élèves avant janvier si les premières questions seraient notées sur 4 ou sur 10 (d'ailleurs, en janvier, il n'est pas considéré non plus comme obligatoire qu'il y ait des questions, mais ce sera quand même probablement une ou deux questions probablement sur 4...). En attendant, ayant reçu un "document d'accompagnement des programmes" de 135 pages indigestes( sur papier glacé!)sur la dernière réforme de seconde et première (pauvres arbres réduits en cellulose!), certains profs ont eu le loisir d'initier leurs élèves à LA nouveauté: le "commentaire comparé"(j'ai eu des élèves saqués au bac 2000 parce qu'un examinateur leur avait péremptoirement affirmé qu'en 1è , on ne pouvait prétendre savoir comparer ainsi des textes -ils ne faisaient que comparer deux textes proches de Chateaubriand, tirés de René et des Mémoires d'outre-tombe ,exercice que nous avions pratiqué en classe et qui de surplus n'avait rien que de très classique. Soudain, magiquement, l'exercice est donc devenu moderne....

Las! Aux dernières nouvelles (d'heureux élus dans notre bahut ont été convoqués pour des rapports de deux inspecteurs différents sur la chose! et en effet, ils ne semblaient pas converger dans leurs interprétations), le commentaire comparé ne verra probablement pas son existence se matérialiser cette année (alors, on en fait, ou on n'en fait pas? Loterie...). Le commentaire n'est plus "composé" , il sera plus" libre"... Question: plus libre en quoi? Pas de réponse: il sera plus libre. Alors, on peut se permettre le péché capital de jadis, le plan "fond -forme"? Ah non! On peut faire de la paraphrase? Les parties peuvent être déséquilibrées? Le devoir peut manquer de progressivité? Les contresens sont autorisés? Ah non! C'est juste "plus libre", mais on ne sait pas encore en quoi...Belle liberté qu'une liberté qui n'est pas définie!. Et la dissertation? Elle reste! Energie! Mais il faudrait la rendre plus attrayante...Yeux baissés, voile pudique... Et le "travail d'écriture" (ou d'"invention", on hésite)? Il va peut-être devenir plutôt argumentatif... Alors, c'est un retour à la "discussion"? Non plus, il faut valoriser les différents types de discours que peut émettre l'élève (comme si on nageait dans la variété créatrice"), mais ce ne sera peut-être quand même pas "racontez un rêve"(il y avait cela dans une des annales zéro) ni une simple suite de texte comme aux brevets d'il y a dix ans... Mais on ne sait pas... En tous cas, nous avons été prévenus que , pour cet exercice, et pour en préserver l'intérêt et le niveau, le niveau de langue sera important! Quel courage! Mais ne va-t-on pas, en juin, nous faire entendre l'autre son de cloche habituel, nous signalant que les premiers sondages aboutissant à une moyenne de 12 à l'écrit, il serait bon que chacun se rapprochât de cette moyenne...???

Et l'oral? Là, rassurons-nous, c'est clair: Dès la fin janvier, nos compte-rendus de rapports d'inspecteurs nous ont annoncé que les modalités de l'épreuve seraient précisées ...courant janvier. Voilà qui ne pouvait que rassurer nos élèves, qui n'ont rien vu venir de plus que nous en février, et sont maintenant en vacances, après avoir passé leurs oraux blancs, où chacun a essayé d'interroger ou de répondre en fonction de l'idée qui flottait vaguement...Disons, là aussi, que nous avons eu des conseils semi-officiels: on passerait de la lecture "méthodique" à la lecture "analytique" (pour éviter le bachotage- rappelons que voici cinq ans on avait créé la lecture méthodique pour éviter le bachotage.... Qu'est-ce qu'une lecture "analytique"? Oh, vous trouverez des experts... Mais si vous regardez dans la plupart des manuels ce que l'on baptise ainsi, ce sont des questions en vrac sur le texte, et qui n'en recouvrent pas nécessairement l'essentiel. En tous les cas, avant nos bacs blancs, nous avons dû consulter les listes des diverses classes pendant plusieurs heures (ce ne sont plus des listes, mais des "descriptifs" du travail fait ou prétendu fait par chaque prof. Alors, c'est très savant: perspectives principales et secondaires pour approfondir tel "objet d'étude", lectures expliquées, méthodiques, analytiques, linéaires, cursives, rapides, complémentaires, sans oublier les lectures d'images etc: bref, chacun s'est demandé sur quoi il pouvait poser des questions et lesquelles(sachant qu'il est à la limite de l'hérésie d'attendre qu'un élève, tout simplement, lise bien son texte, le situe correctement dans un contexte et montre qu'il l'a compris et apprécié).En gros, la plupart des collègues, pour épargner les élèves dans ce flou général, les ont interrogés sur les textes mentionnés clairement comme "expliqués"...

Deuxième partie de l'exercice: trouver une question générale portant sur l'"objet d'étude"(on imagine d'avance le côté passionnant de questions générales sur "l'argumentation" ou le "biographique"...Et que retrouve-t-on ainsi? au fond, les "questions d'ensemble" acclamées voici 8-10 ans puis proscrites pour cause de bachotage (encore) et de questions toutes traitées dans les manuels (Oh, du point de vue des manuels, on comprend toutes ces allées et venues!)

Résultat: l'épreuve a été préparée par les élèves en 40mn au lieu de 20; mais la plupart n'ont rien eu de plus à dire qu'avant; le résultat était même plus confus (à cause du caractère confus de l'exercice); on observait moins de méthode, certes, mais pas plus d'analyse... Une fois de plus, on avait refusé de faire simple quand on pouvait faire compliqué...

Je me souviens de réunions pédagogiques, voici 7-8 ans, où les inspecteurs nous annonçaient qu'avec la lecture méthodique, ce serait plus compliqué pour les profs, mais vraiment plus intéressant et enrichissant pour l'"apprenant". "On" nous dit maintenant dans d'autres réunions qu'"on" en est revenu des errements de la "lecture méthodique" et du jargon techniciste qu'"on" n'avait pas entrevus à l'époque...Et pourtant, combien d'entre nous en avaient aussitôt pressenti, et dénoncé,les dérives !(mais ce n'étaient pas des spécialistes de la pédagogie!...)."On" nous annonce d'ailleurs que ce sera plus lourd maintenant aussi pour nous, comme avant...On ne va tout de même pas se contenter de simplifier, il faut, constamment, en rajouter pour faire oublier les évidences et gommer les souvenirs objectifs des réformes passées et de leurs échecs.

Et, pendant qu'on nous dit cela en 1è, où tous les manuels se dépêchent de gratter le mot "méthodique" pour le remplacer par "analytique", et de procéder aux autres changements de la langue de bois, pendant ce temps, la réforme avance (pas la même, la suivante, en troisième: et dans les manuels de troisième, il faut parler de lecture méthodique...)Bref, il faut changer de mots et de méthode en changeant d'étage dans un lycée...

Heureusement, l'expérience joue encore parfois un rôle; même les jeunes frais émoulus des théories des IUFM constatent vite qu'au bout de deux ans ils ne sont plus les modernes qu'on a encensés pour les lancer contre les anciens, et qu'ils sont eux-mêmes rattrapés et dépassés par le rouleau compresseur. D'ailleurs, combien ne sommes-nous à savoir que, si nous avions appliqué les directives à la lettre au cours des oraux de bac passés, nous n'aurions que fort peu eu l'occasion de donner la moyenne aux élèves? Mais nous les avons notés avec notre expérience et une certaine modestie, et cela valait mieux que la cuistrerie... Et nous continuerons cette année comme les autres: nous ne notons pas un exercice, mais un élève qui passe un examen, et dont nous essayons de savoir ce qu'il a acquis! Pour les "réformateurs", le but semble plutôt sempiternellement d'évaluer leurs propres inventions (à l'aide d'instruments de mesure truqués)...

Bref! Nous sommes encore dans un nouveau nouveau nouveau nouveau nouveau etc bac! Résumons: il n'apprendra rien de plus aux élèves; il fera perdre temps et énergie aux profs.

Amusant détail: il commence même à effrayer les officiels qui se demandent si le nouveau système de questions posées d'après "descriptif" ne pourra pas donner lieu à pléthore de recours judiciaires sur la validité de ces questions... Et ne parlons pas (ils ne l'ont pas envisagé, mais cela coule de source dans l'éducation nationale) des "descriptifs" que les profs n'auront qu'au dernier moment entre les mains(pour lire quinze pages en 3 minutes entre deux oraux, tout en rédigeant l'appréciation de l'élève précédent?) et même, surtout, des descriptifs qui n'auront jamais atteint le lycée de destination... Sans parler, pour finir , des risques de fraude possibles à partir du moment où un prof , recevant à l'avance les listes sur lesquelles il doit interroger, peut donc savoir aisément de qui est cette liste, dans quel lycée de la région..., bref, quels élèves il interrogera: rares sont certainement les tricheurs, mais nombreuses seront les accusations dès que les lourdeurs de ce système bureaucratique se feront sentir...

 

Rassurons-nous, dans la réforme du primaire, Jack Lang remet la lecture et la grammaire à l'ordre du jour. C'est vraiment curieux, on a l'impression d'entendre cela régulièrement... Un vague souvenir... une sorte de rêve qu'on aurait fait jadis, une vague réminiscence...Pourtant, on n'a jamais entendu dire qu'on les eût proscrites un jour? Qui donc l'aurait fait? Qui a cherché à supprimer la méthode syllabique, les repères chronologiques, la littérature, l'étude de l'orthographe et de la grammaire? Les mêmes...Etrange!? Cela me rappelle, une fois de plus, 1984 du vieil Orwell : quand le prix de la barre de chocolat augmente de 50%, on claironne partout dans les médias qu'elle vient de chuter de 50%, et, en quelques heures, les gens, devant le nouveau prix, croient en effet payer moins cher... Jack Lang nous a affirmé que désormais, présent, imparfait, futur, passé composé et présent du subjonctif devraient être maîtrisés en fin de CM2 : mais, voici quelques décennies, ne fallait-il pas au même niveau connaître un verbe à tous les temps, modes, et voix? Comme on oublie vite...D'ailleurs, ces notions devront être maîtrisées, mais que se passera-t-il si elles ne le sont pas? On fera une réforme?

Ce qui me rassure, c'est qu'avec cette nouvelle réforme du primaire qui pointe, on ne cessera pas d'en avoir ensuite de nouvelles dans le collège et le lycée. cela m'évite de craindre pour la carrière et les appointements de ceux qui théorisent à la place de ceux qui bossent, et cela me permet aussi, petit contribuable, de savoir où vont mes impôts quand on montre d'un air grondeur l'éducation nationale en désignant ces privilégiés de profs: bien sûr, cet argent n'ira ni à nous, ni à nos élèves: il engraissera toute une bureaucratie et une intelligentsia d'apparatchiks qui en vivent grassement en liaison avec la grosse industrie de l'édition! Et ils continueront, en bons tartuffes, les yeux baissés, à prétendre travailler "pour l'apprenant" et "contre l'exclusion"!

L'ignorance, c'est la force, pour reprendre encore Orwell et pour conclure...


(le 1/6/02) Un mail d'une élève de première ( que je ne connais pas et dont j'ignore où elle a travaillé ) tombée sur mon site ; on n'est pas obligé de tout en accepter, (et elle sera d'ailleurs jugée "politiquement incorrecte" pour avoir osé employé le mot "ambitieux" et pour avoir fait une "discrimination" hautement réactionnaire entre "ignares" et "intelligents" (mais il faut dire qu'elle semble surtout pressée de comprendre comment passer son examen)...ce texte montre en tous cas que l'unanimité n'a pas été obtenue chez les élèves face aux réformes, et que tous ne se sentent pas encouragés par la démagogie et le surnotage aveugles......

Bonjour, je passe le bac de français (ou plutôt disons les E.A.F. les sigles étant à la mode en ce debut de siècle) dans 15 jours et je suis désespérée .Comme tout élève ambitieux et relativement courageux j'ai commencé mes révisions il y a quelques jours et une question est venue à moi tout d'un coup : "Au fait qu'est ce qu'on va me demander ??" je suis donc partie à la recherche de consignes officielles . Par le miracle de la nouvelle communication je suis arrivée sur votre site et je viens de réaliser ce que la réponse etait : RIEN!!! Le flou engendré par cette nouvelle réforme d'une stupidité sans pareille ne va faire qu'entraîner une indulgence des professeurs à l'égard premièrement des élèves ne sachant que leurs cours et des élèves ne sachant pas leur cours mais ayant une culture littéraire (j'entends par là que ces élèves ont lu des oeuvres seuls et ont essayé de les comprendre et non qu'ils sachent les dates de naissance et de mort des auteurs et leur biographie qu'ils auront oubliées au mois de juillet). Ce double-jeu de l'E.N. n'aboutit qu'à des résultats absurdes et j'ai des foules d'exemples dans mon lycée de gens ignares qui obtiennent des 17 alors que des gens intelligents n'atteignent que les 15. Je tiens aussi à souligner que ce programme arrange certains professeurs, qui ne sont apparemment devenus professeurs de français que pour les avantages de la fonction publique. Ces gens-là profitant du flou pour travailler encore moins qu'à leur habitude. A croire que l'engagement que ce soit dans son travail ou contre l'hypocrisie n'est pas quelque chose qui fait recette au XXIème siècle. Sur cela je pars à la recherche de fiches de français car mon professeur ne semble pas savoir ce qu'est un plan . Cordialement, Hélène CARDON 16 ans

 

voir aussi sur le sujet: http://www.sauv.net/eafscandale.php

et allez voir un bon texte d'il y a quelques mois sur les "objets d'étude" et leur lien avec la scolastique...

 


 

Le 25 septembre 2002 : ce qui devait arriver est arrivé!

En ce qui me concerne, je constate que, plus que jamais, des élèves d'un bon niveau et ayant sérieusement travaillé ont pu avoir à l'écrit des notes gravement pénalisantes(5,6,7, après avoir rédigé 6 à 8 pages de commentaire -et je sais qu'ils en maîtrisaient la méthode-, alors que d'autres, affirmant eux-mêmes n'avoir pas travaillé de l'année, avoir bâclé leur exercice et être partis au bout de deux heures (par exemple des redoublants qui n'attendaient rien de l'épreuve) de la salle d'examen, ont eu largement plus que la moyenne..(NB : je le revérifie un an plus tard après le bac 2003).A l'oral nouveau style de même: des élèves ont été eux-mêmes tout surpris de recevoir des notes mirifiques sans avoir dit grand-chose(il est vrai que certains profs ont eu l'honnêteté de se contenter de demander quel était l'intérêt d'un texte), et d'autres ont été descendus en flammes parce que leur explication ne correspondait pas dans la norme à la nouvelle question sur laquelle les profs eux-mêmes s'interrogeaient deux mois avant le bac... Une fois de plus, les pédagogistes ne sont pas les plus tolérants (malgré leurs discours lénifiants sur l'"apprenant"victime du prof autoritaire et nul "à l'ancienne") face aux élèves qui ne s'adaptent pas aussitôt à la dernière réforme... Le lobby des formateurs de tout poil va-t-il ainsi indéfiniment transformer examens et concours nationaux en certificats de conformisme? Est-ce là la démocratie de l'éducation nationale? Dans ce cas, autant aller droit au but en organisant une immense loterie pour le bac et tous les autres examens: ce sera plus juste et moins cher à organiser... Il est vrai que les chercheurs en pédagogie n'y trouveraient pas leur compte et risqueraient de devoir aller appliquer leurs idées géniales sur le terrain...On hurlerait au malheur national(à gauche comme à droite, chez les partisans de l'école laïque comme chez ceux de la catholique) dans les officines de la recherche pédagogique...

Voir sur le sujet l'analyse et le communiqué de "sauver les lettres' de septembre 2002


 

Le 28/01/03 : Nouveau nouveau bac, suite!

28/01/03 : Nouveau nouveau bac, suite!

Une nouvelle mouture nous vient du bulletin officiel de l'Éducation nationale: consultez-la ; ce n'est pas miraculeux, mais on y observe que certaines des aberrations de l'an dernier ont été supprimées; les responsables n'y sont bien sûr pas dénoncés; retenons que les élèves de l'an dernier ont donc, comme nous l'avions prévu, été des cobayes d'un an du pédagogisme qui aura cette année-ci fait une retraite frileuse de plus -en attendant probablement d'autres échéances politiques...On appréciera que cette année nous n'ayons eu à préparer les élèves à l'ancienne mouture que pendant cinq mois: l'an dernier, le suspense sur l'oral avait duré jusqu'en mai...Il reste bien de la logorrhée pour éviter de dire que le ridicule a failli tuer, trois pages pour en arriver à l'idée que l'épreuve doit consister grosso modo à faire expliquer un passage d'un texte par un élève, puis à s'entretenir avec lui sur ce qu'il sait d'autre...On n'ose pas encore revenir sur la grandiose et mirifique mystification des "objets d'étude", qui empêche maintenant un prof de français d'aborder un roman quel qu'il soit s'il ne passe pas par les Fourches Caudines de ces "objets", et qui limite de tous côtés notre travail sous couvert de technicisme savant.On n'est pas davantage revenu sur la "question" (même s'il n'y en a plus qu'une, ce qui est un progrès dans le moindre mal) , question qui est censée orienter l'étude d'un texte, et qui, mal ou vite posée, risque d'empêcher l'élève de dire tout ce qu'il y a à tirer d'un texte, par peur du hors sujet; bref, un bon travail (effectué dans l'année ou lors de l'examen), peut être hors-sujet même s'il est pertinent...

...Mais on peut apprécier que le discours soit devenu un peu plus modeste et moins totalitaire, en espérant que petit à petit, les bureaucrates deviennent moins suiveurs et plus courageux....(on peut faire des vœux pieux!)

Gageons que les spécialistes de l'évaluation et du pédagogisme sont en train de rageusement fourbir leurs armes pour l'avenir... Notons surtout que nous étions nombreux à avoir dénoncé les dangers de ce qui a été fait l'an dernier (et qui se fait à tous niveaux sous couvert de "réforme") : cela avait été imposé d'en haut, nous n'avions qu'à appliquer et nous taire sous peine de faute professionnelle, et voilà que nous avions un peu raison...

Reste à voir la même lucidité se manifester face au programme de première lui-même, face aux aberrations des manuels et de leurs éditeurs ou auteurs mercantiles,aux gigantesques entreprises de "copier-coller" encouragées par les TPE et les IDD... Mais n'en demandons pas trop d'un coup : cette réformette de la réforme était probablement destinée à calmer un peu ceux qui dénoncent la vérité, quitte à ensuite caresser dans le sens du poil ceux qui, syndicalistes ou politisés apparatchiks, ou auteurs-professeurs-commerçants comme d'autres sont auteurs-compositeurs -interprètes, ont intérêt à voir la profession "évoluer"...


 

10/10/03 : Nouveau nouveau bac, suite!

Rien de bien neuf à ajouter: mêmes aberrations et distorsions observées dans les résultats des élèves de mes classes, joyeusement surpris ou un peu traumatisés d'obtenir huit points de plus ou de moins que d'habitude, mais sans y rien comprendre ni les uns ni les autres - alors que les réformes veulent toujours plus "mettre l"apprenant" au centre du système éducatif"!

En tant que correcteur de français, constatation que le système des "objets d'étude" fait encore un peu plus disparaître la culture littéraire au sens où bien des élèves, présentant un texte de Chateaubriand dans l'obscure rubrique "le biographique", se croyaient dispensés de savoir quoi que ce soit sur l'auteur du moment qu'ils savaient noter que l'auteur dit"je"et raconte sa vie, et, durant l'entretien, en faisaient sans vergogne le coauteur avec Rousseau d'une biograhie (écrite au 16è siècle) de Molière : ce n'est pas de la caricature, et il ne s'agit pas ici de se moquer des élèves, mais de noter les dérives catastrophiques des théories pédagogiques.Pour de plus amples détails sur cette session, sa correction, les directives de correction, etc, allez voir sur "sauver les lettres". De nombreux commentaires peuvent y être consultés.


 

13/6/04 : Bac français , EAF 2004 :Les critiques que formulait "Sauver les Lettres" en 2002 restent valables : technicité inutile, et épreuves qui finissent par aboutir, en toute injustice, à l'impossibilité d'évaluer si le travail d'un élève a été sérieux et approfondi. Comme nous nous doutons que c'est le but, nous ne serons pas étonnés que l'essentiel du travail des élèves en 1è et leur niveau littéraire ou linguistique soient évalués à partir d'un débat sur le costume de théâtre, à propos duquel certains, s'ils ont eu la chance de le bachoter, auront peut-être quelques notions à réciter, mais qui reste beaucoup trop spécialisé pour le niveau d'ensemble des élèves, et fort limité quant à ce qu'il serait important de leur apprendre ou ce qu'il faudrait valoriser dans leurs acquisitions. Une fois de plus, contrairement aux objectifs affichés, la dissertation devient une question de cours, ou sera ici, comme de plus en plus d'épreuves du bac, une répétition de l'un des textes : comme au brevet et dans des épreuves de plus en plus nombreuses au bac, il suffira de trouver les réponses dans les questions.... Le commentaire, lui, privilégie les élèves qui auront étudié un auteur précis - souvent étudié pour celui-ci, mais le poids et la complication des programmes impliquent un choix. L'épreuve d'"invention" garde toute son ambiguïté, et l'oral son injustice à cause des difficultés liées à la formulation des questions, fort différente selon les examinateurs. Au total, on vérifie que la culture littéraire ou générale des candidats , leur travail et leurs aptitudes réels sont le cadet des soucis de nos "réformateurs" , dont le premier but semble rester de démontrer à tous que des élèves qui travaillent sont des privilégiés qu'il ne faut en aucun cas valoriser, probablement parce que l'existence de tels monstres mènerait à l'exclusion des autres!


16/6/04 : Voir sur sauver les lettres quelques analyses critiques et fort pertinentes du caractère idéologique, politiquement correct, rhinocérosesque et surtout - c'est synonyme, IUFMesque, des derniers sujets de l'EAF . Vous y trouverez aussi les sujets 2004.


21/6/04 : Bac français , EAF 2004 : Développement des lignes précédentes, après correction:

Et si les responsables prenaient enfin leurs responsabilités? Bilan de l'écrit, avant de passer à l'oral:

Parlons d'abord, mais brièvement, des copies et des sujets (puisque j'ai lu et signalé d'excellentes remarques sur "sauver les lettres ces derniers jours - voir 16/6/04 : http://www.sauv.net/eaf2004.php); je me contente donc de compléter.

Notons d'abord que les élèves ont tous appris à jargonner comme il faut, avec le conformisme nécessaire (le comble sur un texte comme Rhinocéros !) Désormais, un texte n'est plus celui d'un auteur, mais un texte A, B, C, ou D d'un "corpus" , mot qu'ignoraient tous les potaches voici quatre ans : quel progrès ! Ce qui permet discrètement de mettre sur le même plan un Molière ennemi du jargon et un obscur Satgé , petit critique pour manuels scolaires, propulsé d'un coup au pinacle et proclamé "célèbre" par des élèves prudents qui s'empressent de prendre pour argent comptant ses discours verbeux et son vocabulaire pédant...

Résultat, cette année, dans mon lot de copies, une majorité d'élèves ont choisi la "dissertation". Mais le mot mérite vraiment des guillemets ! Ce n'est plus qu'une question de cours pour élèves ayant eu la chance de traiter la question (devoir ou exposé) en classe. Alors, on voit des catalogues sur le costume (dans tous les sens du mot, peu distingué de l'habit); on peut constater que celui-ci permet aux acteurs d'être à l'aise, d'être habillés , de ne pas être nus, et on ne s'en serait pas douté. On apprend avec extase que le costume nous donne (ils sont devenus incontournables de la 6è à la terminale) des "indices spatio-temporels" : en effet," comme les personnages de Beckett ont un chapeau et des chaussures, on sait qu'ils appartiennent au 20è siècle"(!!!)... On apprend que le costume nous situe les personnages d'un point de vue social : en effet, s'ils étaient habillés comme des bourgeois, on ne se rendrait pas compte que ce sont des clochards...De même, si les habits de Jean étaient froissés, et ceux de Béranger, élégants, on ne comprendrait plus non plus qui est qui! (je ne caricature pas, je cite) On vérifie aussi que les costumes sont nécessaires, et utiles, car il y a des costumiers à la Comédie Française! Enfin, bien sûr, on apprend dans le paragraphe ou la partie obligés chez presque tous les élèves(copie du texte "D"), que le costume permet d'individualiser, d'indifférencier, d'uniformiser, de hiérarchiser, d'inverser, et, allons-y, de "symétriser"pour monter l'essentiel, c'est-à-dire" la permutation et la circularité"... Tout ceci se comprend de la part des élèves, car le texte "D" leur est présenté comme un document (le seul, et il en paraît alors indiscutable, ils le citent donc studieusement, ou le paraphrasent, voire le recopient sagement, sans nuances et sans discussion, souvent sans le comprendre -s'il y avait là quelque chose d'important à comprendre pour des élèves de 1è... Bref, voici un sujet de dissertation qui n'était qu'une question de cours alors que nos réformateurs évoquent toujours la nécessité d'éviter le bachotage ; contrairement aux dissertations "d'autrefois", cela ne permettait absolument pas de juger de la culture des élèves : la majorité se sont limités aux trois textes du "corpus"; quelques autres avaient cité d'autres textes, toujours les mêmes : ils étaient donc dans la même classe, où, unanimement, ils avaient cité l'existence de "masques de pierre" dans le théâtre grec (quels athlètes olympiques, ces Grecs d'Epidaure!) : Pas de problématique plus générale, pas d'exemples tirés d'une culture personnelle visibles dans les copies que j'ai corrigées. Je ne m'étonne pas : comme le deviennent souvent les exercices de français, c'était un sujet de spécialistes, de techniciens, bien fait pour dévaloriser toute culture personnelle et pousser à l'ennui quiconque chez les élèves aurait risqué de s'intéresser aux livres. Une fois de plus, les élèves qui ont travaillé en français, ou ceux qui aiment la littérature, auront pu comprendre leur erreur!

Passons au commentaire : il fut un temps où l'on évitait de choisir des textes trop étudiés en cours, et même souvent, comme celui-ci, en lecture suivie. C'est bien fini, et c'est une injustice flagrante en ces temps où l'on nous parle ensuite statistiques en nous demandant d'"harmoniser". Je m'attendais donc à de grosses différences entre les élèves qui auraient déjà étudié Ionesco et les autres. En fait, rien de tel . Car on avait trouvé le moyen de nous coller un "paratexte" (encore du jargon!) qui a poussé tous les élèves que j'ai corrigés à y aller de leur couplet sur le nazisme de façon extrapolée et excessive (et le "corrigé" officiel distribué nous demandait de valoriser "les copies qui auront perçu la signification politique de l'extrait": c'est-à-dire celles qui ont recopié l'introduction au texte et extrapolé : ainsi, un défaut normalement critiqué (plaquer artificiellement une idée sur un texte) s'est transformé en qualité! Résultat : la majorité des copies comparaient simplement les caractères des personnages et leurs attitudes d'abord (ce qui constitue en effet un - mais pas le seul-des aspects du texte), puis passaient à des développements verbeux où l'on trouvait tout et n'importe quoi : notamment, Ionesco, qui avait vécu les deux guerres mondiales, voulait, juste après la 2è (?), critiquer la montée du nazisme (rares ont été ceux qui savaient que le terme de "totalitarisme " était plus large.) Jean était le nazi typique, car il était propre et avait un costume (Parfois Béranger aussi d'ailleurs, car si ses souliers n'étaient pas cirés, c'est qu'il les cirait donc habituellement - allusion évidente à l'officier SS).En général, Béranger était le symbole de la Résistance car il était sale et négligé. Le pire que j'aie trouvé : Béranger était le symbole du déporté des camps de concentration, car l'alcool jouait ici le même rôle que les sévices des camps, et provoquait la même apparence physique (pauvres déportés!) ; de plus, on voyait que Jean, proposant un peigne et un miroir un dimanche, représentait les nazis qui faisaient du dimanche un jour de toilette pour les déportés -j'ignorais cette bonté chez eux : notions d'histoire qui n'ont pas manqué de m'ébahir(outre la méconnaissance des dix années qui ont suivi la guerre - peut-être même en Roumanie), mais qui , au fond, sont dans la logique des sujets d'histoire du brevet où il s'agit de trouver des réponses dans les questions et de ressasser du politiquement correct. Bref, on n'aurait rien dit pour "guider" les élèves, les copies en auraient été meilleures! Merci aux concepteurs des sujets, qui semblent privilégier idéologie ou plus tard propagande, par rapport à l'intelligence qu'ils semblent détester -on comprend pourquoi!

Je n'insiste pas sur le travail "d'invention", affligeant une fois de plus, donnant au mieux des copies médiocres de 3è - mais qu'on prendra bientôt comme argument pour nous demander d'harmoniser les sujets (cela a d'ailleurs déjà été fait): si la moyenne est de 6 chez ceux qui n'avaient rien à dire faute de niveau ou de travail sur les autres sujets, et si la moyenne est à 10 ou 11 chez ceux qui ont choisi un sujet difficile leur demandant qualités de culture, de langue, ou de réflexion, il sera évidemment "citoyen" de remonter de quatre points la note de tous ceux qui auront choisi -et raté- le sujet facile...

Quelques mots avant l'oral : j'avais déjà dénoncé plus haut dans mon "épopée du nouveau bac" les défauts et risques des modernes "descriptifs" qui ont remisé au grenier les anciennes "listes"; ça n'a pas loupé : dans mon tas épais de textes, j'ai touvé une liste nominative des élèves de la classe concernée, avec établissement, classe, date de naissance: l'anonymat du bac!?

 

Et parlons maintenant des responsables : S'ils prenaient enfin leurs responsabilités , ou la porte ?

Si, au lieu, pour la nième fois, de nous dire, par l'intermédiaire d'un pauvre "modérateur à l'harmonisation"(cela nous arrive à tous d'être ainsi mis entre le marteau et l'enclume, comme des responsables de baraquements de camps, pour reprendre le champ lexical précédent) : " Le sujet était mal posé, il faut remonter les notes au nom de la justice car nous avons donné l'ordre de le faire et il serait injuste que ce ne soit pas fait partout"(alors que rien n'en transparaît jamais officiellement), s'ils disaient publiquement (comme lors d'erreurs dans les sujets scientifiques) : "Nous avons , pour la nième fois depuis n années formulé des sujets mauvais parce que calqués sur des réformes mauvaises : Ce nouveau bac ne correspond pas à ses ambitions, ses objectifs sont dérisoires, son jargon, prétentieux, et le tout est hypocrite, donc, nous remontons les notes de 20 ou 30% parce que nous avons échoué, et nous laissons la place à des gens compétents au lieu de prétendre améliorer les choses selon notre idéologie qui s'est avérée désastreuse" ?

Bien sûr, nous ne verrons pas cela. Ils s'accrocheront à leur pouvoir, à leurs bastions de rhinocéros dans leur boue iufmesque. Il y aura des directives d'"harmonisation", c'est-à-dire du truquage de statistiques . La réalité sera refaite comme dans l'Océania de 1984 chez Orwell. Nous aurons droit à l'éternel chantage : si les correcteurs ne remontent pas les notes, les pauvres élèves seront pénalisés. Eh bien, qu'ils le fassent eux-mêmes, et que le public soit informé! On réformera peut-être moins à tort et à travers...

Un élève auquel on attribue un 15 aurait peut-être brillé à 18 avec un sujet lui permettant de montrer originalité et culture. Mais l'intention d'une "harmonisation" sera surtout de transformer, au nom de cela, tous les 7 bien plus nombreux en 10 pour améliorer les statistiques : et ce sera bien de la frime, car ces 7, ce sont souvent des copies dont la note est déjà indulgente vu l'absence de style, de culture, de travail souvent, et même surtout l'absence d'une maîtrise ordinaire de la langue de base. Fait-on exprès de donner de mauvais sujets pour avoir un prétexte à remonter les notes? Malheureusement, ces sujets se trouvent de surcroît coïncider avec les marottes de nos réformateurs, les sujets de maîtrises ou de thèses qui leur ont évité ensuite de se coltiner avec les réalités et les élèves du secondaire. Par ailleurs, les notes actuelles sont aussi le reflet d'une autre , gravissime, de leurs marottes : le refus d'un travail sur la langue et la littérature depuis la sixième, -et même depuis le primaire en ce qui concerne la langue, et, probablement, le refus tout court des concepts de travail et de culture, ce qui est fort dangereux pour l'avenir, plus seulement celui du bac. Idéologie, quand tu nous tiens...

Bons apôtres prêts dans d'autres domaines à crier "pollueurs, payeurs", quand quitterez-vous vos prébendes, vos cures, vos sinécures, vos évêchés ? Papes de l'éducation, moderne alliance du sabre et du goupillon, quand lâcherez-vous ce pouvoir spirituel et temporel auquel vous vous agrippez, pour venir bosser un peu sur le terrain, dépouillés de vos propres costumes de théâtre puisque le sujet vous plaît, quand quitterez-vous vos mitres et vos gesticulations de Tartuffes pour travailler concrètement, plus dur et avec un salaire moindre,avec ces élèves que vous détruisez et que vous prétendez défendre?

Que les responsables soient donc reversés dans l'enseignement : ils n'y pourront faire qu'une centaine de victimes par an au lieu de centaines de milliers- et qu'ils cessent de régenter programmes et examens!


 

 

14/9/04: lisez une bonne analyse de ce qui, en lycée, mène à ce genre de bac: "le français au lycée, ou l'art de se passer du sens".

 

Voir aussi : "l'année du brevet le plus nul : l'an 2000!


BAC EAF 2005

24/6/05: Exempté de bac cette année pour cause de mutation : je n'en reviens pas ! Aussi vais-je me contenter de céder la parole à ceux de "sauver les lettres' qui ont commenté leur expérience, et rien dans leurs commentaires ne me surprend ! Je me réjouis certes d'avoir parié sur le sujet "poésie" en S (le seul qui n'était jamais sorti : logique !) et donc d'avoir amplement développé le genre de sujet possible (sympa avant de revenir en collège ailleurs à la campagne)... Mais je n'en partage pas moins l'impression d'une fumisterie générale, malgré une apparence de retour à la "norme": sujets classiques alors que tout dans les années précédentes de scolarité des élèves poussait à ne rien travailler de tel : on ménage la chèvre et le chou, et les consignes de correction conservent leur laxisme afin de préserver les résultats... L'hypocrisie reste de mise...Allez voir les réflexions des collègues sur ce dernier bac - le pire restant le bac technoogique alors que les bien-pensants prétendent critiquer, comme les lycéens "révoltés", le "bac à deux vitesses"...Là, c'est du bac (sujet d'invention) niveau (petit) collège... Bien sûr, dans tout cela, consignes de ne pas tenir compte du niveau de langue: laissons progresser le texto!

 


6/9/2010 : SUR LE RESUME( ou CONTRACTION) DE TEXTE :

Amusant : Comme je n'ai plus d'élèves, je vois les questions "de l'autre côté de la barrière". Cela ne fait d'ailleurs que confirmer ce que je constatais avant ; au CM1 et CM2, ils en sont à des notions confuses, avec manuels confus, classeurs bardés de photocopies (on ne se prive pas du fameux "photocopillage" chez les enseignants, cela remplit les classeurs et évite de juger ce que les élèves savent vraiment écrire.)

Donc, ma fille, s'intéressant comme tout enfant de 10 ans aux animaux, me demandait ce que l'on devait savoir pour devenir vétérinaire. Je cherche sur Internet, et, ô surprise, je constate qu'il existe des épreuves de langue, et même, c'est un comble ! de langue française. De quoi s'agit-il? D'un résumé de texte ! Ce fameux résumé qui a été évacué du bac voici quelques années au profit d'une linguistique et d'une phraséologie fumeuses... Ce résumé qu'on a évacué en le trouvant officiellement trop simpliste (officieusement, il paraissait surtout trop difficile dès les années 2000, car la question la plus déconcertante pour les élèves à l'oral du bac devenait de plus en plus "De quoi parle ce texte?" alors qu'on les dressait à jargonner par cœur sur les "conditions d'énonciation du discours" dans le même texte).

Bref, je suis allé chercher un site sur l'épreuve (bac+3 maintenant) de résumé : j'ai été surpris de constater que les exigences étaient les mêmes que celles qu'on demandait aux élèves de première il y a une dizaine d'années et plus : contraction stricte, fortes sanctions pour un compte falsifié des mots, nécessité de réorganiser le plan du texte, interdiction de reprendre des morceaux du texte etc. J'ai personnellement exercé des élèves de première pendant environ 20 ans à cet exercice, qui avait l'avantage d'être objectif et de permettre peu de variations dans la notation car les critères étaient techniques et stricts : on pouvait juger de la langue, de la clarté, de la compréhension. Bien sûr, tout cela a été abandonné au lycée au profit d'un jargon pseudo littéraire qui évacue lui-ême la connaissance de la littérature au profit de gadgets... Il m'est arrivé plus tard , en terminale, d'exercer quelques élèves (bénévolement) à cette même épreuve, en vue de concours variés (sage-femme par ex).

Amusant donc, car je faisais alors ce qu'on ne fait plus qu'en étant prof de prépa à ces concours. En revanche, j'ai fini ma carrière sanctionné dans un collège parce j'essayais -encore- d'exercer les élèves à écrire, à faire des phrases, à maîtriser la grammaire. Et, plus amusant encore, je faisais faire des contractions de texte à mes élèves de collège en 3è il y a 20-25 ans, en demi-goupes, avec les mêmes règles, et ils s'en sortaient fort bien!

Il faut dire qu'aujourd'hui on "manque de moyens" (Al'époque j'ai enseigné dans des classes de 1è de 42 élèves et c'étaient les moins sûrs d'eux en français qui choisissaient le "résumé- discussion " au bac.) Désormais on attend bac+3 et je me demande combien d'enseignants de collège ou lycée, au lieu de distribuer de photocopies pleines de jargon, sauraient eux-mêmes pratiquer l'exercice (sans livre du maître) et à fortiori l'enseigner...

Pourtant, cela a existé; j'ai encore des annales de bac qui le prouvent. Mais... "le public scolaire", "la société" ont changé, dit-on... Maintenant tout le monde se plaint de n'être plus formé alors que seuls des résistants courageux et rares se plaignaient de la destruction de l'enseignement pratiquée par les IUFM et autres réformateurs fous depuis des décennies : on était formé alors à tout faire venir de l'enfant, à ne pas imposer son savoir (et donc à ne pas avoir besoin de savoir), à ne pas enseigner (et donc pas maîtriser) grammaire ni conjugaisons , et maintenant, on va pleurer parce qu'on ne sait pas quoi enseigner?

 

(de charlie hebdo du 16/2/2005)


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