L'ECOLE, MORTE ?

NE LAISSONS PAS SE POURSUIVRE LE SACCAGE DE L'ECOLE!

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Classement par années : 2000 , 2001 , 2002 , 2003 , 2004 , 2005


LE DÉBUT...

Le 19/3/00, début de cette partie du site-( après, ça bourgeonnera dans tous les sens)

Des grèves à nouveau dans l'école... Est-ce nouveau? Voilà bientôt vingt ans que j'ai l'impression de voir cette école disparaître sous les coups de boutoir de "pédagogistes" qui m'ont l'air plus intéressés par le pouvoir et l'idée d'un système unique qu'ils pourraient régenter, que généreux à l'égard des "élèves défavorisés" dont ils se font un alibi pour faire disparaître tout charisme , toute spontanéité, toute compétence, toute matière à enseigner. J'avais même écrit (jadis) de ma plus belle plume une lettre à F.Bayrou (télécharger), et cru naïvement que j'aurais une réponse -lettre morte malgré mes efforts de politesse ; la lui a-t-on d'ailleurs laissé lire? Mais ce que nous vivons vient-il des ministres, où n'est-ce pas le fruit d'un long travail de sape au nom de grands idéaux?

(Le 28/3/00) Changé de ministre... Face à la "nouveauté" (laquelle?, quand on l'a déjà subi,ce "nouveau" ministre,mais c'est oublié derrière l'image médiatique), il va falloir redémontrer que non, tous les profs en grève ou en révolte ne sont pas "passéistes" et accrochés à des privilèges en tant que fonctionnaires, mais qu'il en est qui depuis des lustres perçoivent le mal à venir pour nos enfants. Il va falloir redémontrer que nous ne pensons pas qu'à notre bout de gras, que nous ne sommes pas opposés à toute réforme, mais las du jargon, de ces sempiternelles réformes jamais évaluées, dont on nous ressasse chaque fois qu'elles n'ont pas réussi parce qu'elles ne sont pas encore allées assez loin. Redémontrer que nous sommes las d'être des cobayes qui jouent avec l'avenir d'autres cobayes, et devoir le redémontrer même à des parents qui croient, avec les réformes (dont beaucoup ne peuvent citer un traître mot), défendre leur progéniture. Je vais avoir moi-même bientôt une petite fille(-depuis que j'ai écrit ceci, elle est arrivée, et son petit frère a suivi et a maintenant huit mois en ce mois de janvier 2002, mais le reste n'a pas changé); est-il normal que, prof et au courant, j'en sois à me demander s'il sera bon de la (les, donc!) confier à l'école? Triste question pour un enseignant! Les choses évoluent, celles-là au moins, et ces petits ont maintenant ( en novembre 2002) un an et demi et deux ans et demi -mais je n'en suis pas moins -tout prof que je sois -inquiet sur leur avenir ...

Si les parents se doutaient que nous sommes las, non du métier, non de leurs enfants, mais de nous voir interdire de faire ce qui marche au profit de théories lourdes et oiseuses! Que nous pouvons être des profs aimés et respectés des élèves, que nous avons pu recevoir des marques de reconnaissance aussi bien d'eux que de leurs parents, et qu'il nous faut remplir les cadres creux de modules, TPE, et autres entités abstraites, chaque année nouvelles, avec le sentiment d'avoir de moins en moins le droit d'enseigner quoi que ce soit à leurs enfants, même ceux qui veulent (encore!) apprendre ! Je ne suis pas rentré dans ce métier pour m'interroger sur ce qu'est tel ou tel monstre issu de l'imagination de nos pédagogistes tout puissants en France, ni pour céder à la réunionnite afin de voir comment apprivoiser ces monstres, mais, tout simplement, pour apprendre ce que je savais à d'autres qui ne le savaient pas; il paraît que cela devient un crime, le "diktat" de la matière, la violence de celui qui sait sur l'"apprenant", et qui engendre à son tour la violence dans les écoles, etc... ça, des réformes, ou du rousseauisme resucé? les élèves souhaitent-ils vraiment seulement "apprendre à apprendre " seulement, et surtout pas apprendre? Les parents seront-ils si fiers d'avoir soutenu une réforme que certains ne connaissaient même pas, quand ils verront qu'ils confient leurs enfants à une gigantesque garderie? Je ne vois guère d'élèves enthousiasmés par les lourdeurs du "modernisme" actuel: plus les réformes avancent, moins ils semblent l'être : le but est-il, quand tout aura foiré, de remplacer tout cela par des réseaux d'ordinateurs? N'oublions pas que c'est à l'étude, et que l'OCDE a déjà proclamé "obsolètes"et l'école, et l'enseignant!(et, donc, relisant ceci en novembre 2002, je n'en retire pas un mot!). En tous les cas, dans les directives officielles comme dans maintenant bien des manuels, on met des guillemets aux mots comme "classe", discipline", "matière", comme s'ils étaient contemporains du tyrannosaure... Est-ce justifié, ou propre à un endoctrinement insidieux?

Pour rire, regardons notre ancien ministre de l'éducation, pour penser au temps jadis...:Video à télécharger, 840K:Le progrès gagne! (version light de la même 92K)

Mes excuses, mon plan est brouillon, et je ne suis pas un spécialiste du site commercial (ou académique)modèle; mais promenez vous dans ce site, je le complète régulièrement un peu partout quand j'ai le temps (boulot, et deux paternités récentes, on fait ce qu'on peut...Toutes réactions sont bienvenues)

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POUR FEUILLETER QUELQUES SUJETS ABORDÉS :

Le bac , le brevet , le mythe du travail collectif , les disparitions insidieuses ( orthographe, grammaire, concours, documents, travail, svt , Lagarde et Michard, etc...) , les sempiternels nouveaux exercices-gadgets (modules, recherche par internet, groupements de textes et autres "corpus", TPE etc) , le "grand débat" , les dangers d'une certaine utilisation d'internet pour tricher, et surtout pour remplacer l'école ou la vendre , le jargon à l'école , le latin et le grec, le problème du gâchis de la lecture en primaire (lien vers un autre site), les changements de manuels et d'exercices , le métier contre le pédagogisme , textes récents sur le pédagogisme, poésie , les profs à la casse , les changements de programmes constants, cliquez sur ces titres avant de vous noyer dans mon désordre artisanal. Sinon, tentez le sommaire...

 


Sommaire

 

Premières lignes du site : "Le saccage de l'école"(mars 2000)

Classement par années : 2000 , 2001 , 2002 , 2003 , 2004 , 2005

 

 

 

PLAN D'ENSEMBLE, un peu fouillis, je le reconnais:

 

Les absurdités et dangers des réformes: quelques thèmes.

 

Sur les projets "bidons" (projets de travail collectif d'élèves ou de profs, et ce qui se cache derrière)

Les modules, et autres bizarreries ou gadgets des réformes, apparemment positifs et modernes, mais...(modules, recherche multimédia,TPE ) ; les groupements de textes. (Remarque le 28/9/01: personne ne parle plus de modules: ce mot a donc été supprimé en 2001 du novlangue, en haut lieu: c'était bien la peine de nous compliquer la vie avec ça pendant quelques années: dans deux ans, personne ne saura plus ce que c'était: ne pourrait-on pas en tirer des conséquences à propos des dernières "nouveautés"?) en 2001-2002, les "objets d'étude"...

Assez de jargon à l'école ! Les nouvelles raisons de la résistance (vocabulaire, Bulletin officiel, pédagogisme)

De quelques disparitions insidieuses : orthographe, grammaire, documents, élèves motivés, parents attentifs , concours , SVT :différentes vieilleries n'existent plus, et donc, bientôt, n'auront jamais existé- (heureusement, les "nouveautés" disparaîtront encore plus vite, victimes de leur propre absurdité et de la boulimie de mots nouveaux des pédagogistes)

Un jeu test pour les parents et les profs: passeriez-vous encore votre bac français (nouveau style ) si vous n'êtes pas un prof initié depuis cinq ans (un sujet que j'ai proposé en 1999 à mes élèves, conforme aux réformes d'alors, donc déjà dépassé) (retraités s'abstenir quel que soit leur diplôme: ils sont morts!)?? Comparez un sujet "à l'ancienne" et le sujet "motivant pour l'apprenant", qui forgera les intelligences futures; si vous ne comprenez rien au second (aucun de mes élèves ne l'a choisi), allez directement à la casse!

Sur la façon dont les profs se font manipuler: (retraites et 35 heures; mutations)

On peut rester motivé malgré les attaques "anti-fonctionnaires" ,rire face aux lobbies et tartuffes ,avoir le blues, être indigné par la désinformation, ou voir ce qu'il y a derrière.

Le bac

le brevet

Le "grand débat"

les dangers d'une certaine utilisation d'internet pour remplacer l'école ou la vendre; la "gruge"...

les changements de programmes constants

les changements de manuels et d'exercices

le pédagogisme


Plus chronologique, par périodes:

 

Premières lignes du site : "Le saccage de l'école"(mars 2000)

Classement par années : 2000 , 2001 , 2002 , 2003 , 2004 , 2005

 

(2000)

(Avril-juin 2000) (après Allègre):

 

Quelques succès? Bilan ? Réflexions (le Monde, 10 avril) ; les premiers changements? (stage pédagogique à Madrid et annonces du recul de la réforme). Restons vigilants!... (Tout cela était apparemment un leurre avant de recommencer comme avant, Lang ayant utilisé son charisme médiatique pour laisser empirer les choses, et, surtout, ne pas prendre de risques par rapport à l'intelligentsia qui règne sur le ministère de l'endoctrinement des élèves et des profs)

Changer -encore- les programmes ? les exercices? Lesquels et pourquoi?(le 25/4)

Le nouveau Lang est arrivé! Youpi! La scientologie de l'éducation reste en place! Tout continue!
Tout va enfin rentrer dans l'ordre! On a eu peur ...On a failli croire qu'on s'opposait à la réforme! ...On a failli réfléchir!..

Un autre débat sur notre avenir : les cours que nous enfournons, de nous-mêmes, dans le net : est-ce anodin, ou suicidaire? De quoi "copier-coller" à l'infini?


Pour rire,video 840K:Jospin et Internet

(version light de la même 92K)


(2000) (outre les prolongements des chapitres précédents)

 

Rentrée 2000 ( 29/9/2000) nouveaux manuels brouillons, nouveau brevet ridicule, nouvelles escroqueries : la révolution culturelle est en marche! Triste bilan. La grammaire disparaît au collège, la littérature au lycée. Les grands mots, le jargon, gagnent du terrain. La soumission aussi.

Quelques textes intéressants(17/10/2000), que vous trouveriez aussi sur le site de "sauver les lettres": (à télécharger)

sur ce qu'on fait de la grammaire et de l'orthographe;

sur ce qu'on fait de la littérature;(télécharger, ou voir ici en pdf)

sur la tristesse de ce qu'on ose appeler la "réforme" (voir en pdf)

sur" l'affaire Molinier"(un prof qui a osé s'opposer à la participation de son bahut à une école de boursicotage organisée par une banque est poursuivi en justice...)

une bonne analyse des manuels récents et de l'idéologie qui les sous-tend ,par Agnès Joste (voir en pdf)

que deviennent latin et grec? (voir en pdf)

 

En l'honneur des prochains "exercices d'invention" du bac à venir, en voici un de JF Coz (mai 2001): Candide découvre la pédagogie, pastiche de Voltaire!

(2001)

Juin 2001: le nouveau -et dernier avant le encore plus nouveau bac: l'EAF du 12/6/2001

septembre 2001, Des élèves mutilés par les réformes, un article de "sauver les lettres" sur le sens (le non-sens, surtout, des réformes de réformes qui se poursuivent.

Un exemple de séquence didactique sur le "presse-purée"(parodie? Pas tant que cela!)

J-F COZ continue à nous éblouir par ses "travaux d'écriture": en voici un sur les "précieuses pédagogues", d'après Molière, et un autre sur la"science de l'éducation", d'après Montesquieu.

(2002)

(le 24/2/02) Nouveau nouveau bac février 2002 : Le "nouveau bac! "Comique de répétition et de l'absurde restent d'actualité! (voir aussi http://www.sauv.net/eafscandale.php)

31/5/02 :Un témoignage récent sur l'endoctrinement qui perdure en IUFM

1/6/02 Une réaction d'élève de première face au "nouveau bac"

1/7/02 Faut-il espérer de l'un de nos nouveaux ministres (Darkos) ? Ce ne serait pas le premier espoir de ce genre : lisons ce qu'il disait - il y a deux ans!

1/7/02 Sur l'autre de ces ministres (Ferry), allez voir des textes plus ambigus

1/7/02 Un autre texte ("de Ferry Jules à Ferry Luc") dans "sauver les lettres" sur le même sujet)

1/7/02 Un rappel du passé: ma lettre(restée sans réponse), voici bientôt dix ans, à F. Bayrou juste nommé ministre de l'éducation, après discours et livre sur ce qu'il voulait dénoncer ; les termes en restent d'une brûlante actualité, trois ministres plus tard: rien n'a changé! Un ministre de l'éducation a-t-il pour premier souci l'éducation , ou L'EDUCATION NATIONALE ?

1/7/02 Réflexions sur le dernier brevet: ce qui change vraiment (en mal); de quoi rester sceptique face à ce qui nous attend encore, nous et nos enfants!

20/9/02 Allez voir (sur le site de "Sauver les lettres") quelques témoignages de correcteurs face au dernier bac , à son flou, à ses injustices: l'indignation domine!...

25/9/02 : On le savait mais c'était tabou: les programmes (et le "nouveau bac" de l'an dernier ) ont été imposés de manière illégale: le conseil d'état vient de les condamner- on ne doute pas que, par une simple directive, l'ordre soit bientôt rétabli, et que l'illégal redevienne légal (comme pour le nouveau système de mutations des profs, qui les maintient enchaînés depuis quelques années)...

23/9/02 : communiqué de presse de "Sauver les lettres "sur le catastrophique "nouveau bac": Confusion, échec, et injustice y sont dénoncés: nos textes précédents sur le sujet étaient donc loin d'être alarmistes!

(consultez sur ce sujet mes pages sur l'épopée du bac depuis 2-3 ans)

20/10/02: Des parents sont aussi inquiets de ce qu'on fait de leurs enfants : connaissez-vous le "manifeste des parents en colère?" Une belle page énergique face à la barbarie et aux hypocrites .

20/10/02 : Lisez (paru fin août 2002), l'ouvrage percutant et édifiant de Maurice T.Maschino, "Parents contre profs": voir le commentaire de "Sauver les lettres". (L'auteur avait déjà écrit "Voulez-vous vraiment des enfants idiots" et plus récemment "L'école, usine à chômeurs")

23/11/02: Un autre bon livre à déguster : "L'école des ego", par Elisabeth Altschull (chez Albin Michel): Fuyant comme élève le système américain voici quelques décennies et devenue prof en France parce qu'elle avait apprécié l'enseignement qu'elle avait reçu, elle découvre avec effroi que ce qu'elle a fui nous atteint maintenant, avec le même jargon vide, les mêmes âneries pseudo humanitaires ou pseudo libertaires, et les mêmes échecs! Tristement instructif; nous savions tout cela, mais, vu sous cet éclairage un peu extérieur, ce n'en est que plus convaincant!

(2003)

28/01/03 : Nouveau nouveau bac, suite!

Une nouvelle mouture nous vient du bulletin officiel de l'Éducation nationale: consultez-la ; ce n'est pas miraculeux, mais on y observe que certaines des aberrations de l'an dernier ont été supprimées; les responsables n'y sont bien sûr pas dénoncés; retenons que les élèves de l'an dernier ont donc, comme nous l'avions prévu, été des cobayes d'un an du pédagogisme qui aura cette année-ci fait une retraite frileuse de plus... etc...(Pour la suite et ce qui précède,consultez sur ce sujet mes pages sur l'épopée du bac depuis 2-3 ans)

3/03/03 :En cinquième, quatre élèves sur dix ne savent pas diviser 43 par 5, 6 sur 10 ne savent pas diviser 3978 par 13, et les trois quarts ne savent pas diviser un nombre décimal par un nombre à un chiffre (178,8 par 8); "Comment s'étonner qu'en terminale, des élèves prennent une calculette pour calculer 4 : 0,2 ? ": une nouvelle analyse fructueuse et tragique de notre collègue déjà cité M.Delord, sur les évaluations officielles de cette année, publiées pour une fois mais bien sûr non évoquées par la presse... Et des comparaisons édifiantes avec les résultats précédents au cours du siècle précédent...

3/03/03 :Sur le thème très en vogue chez lez pédagogogistes de "l'ennui à l'école", source depuis peu de tous les maux puisqu'il ne faut pas incriminer les responsables qui ont transformé l'école, retrouvez et téléchargez Gilbert Molinier que j'ai déjà cité voici quelque temps: une étude percutante et réfléchie, digne d'un philosophe: un bon démontage des lieux communs à la mode. (voir en pdf)

 

Je commence à fatiguer : faut-il en rajouter, puisque c'est toujours pareil ou que cela empire? Au fond, l'essentiel n'a-t-il pas été dit?... ;-)). Ne ferais-je pas mieux d'aller cultiver mon jardin, si le sort de nos enfants est si indifférent? Après tout, la décadence des Grecs, puis des Romains, et de tant d'autres, a bien fini par être inéluctable! Devrons-nous sacrifier nos enfants à Moloch ou à Baal dans l'inconscience orgiaque d'un holocauste consenti?

10/10/03 : Je suis toujours vivant, on pourrait en douter puisque les ajouts à ce site ont été minimes et dispersés dans ses tréfonds; il faut dire que je ne suis pas un maniaque (ni un professionnel, on l'aura aisément remarqué) du virtuel ni d'Internet. Et, en somme, ne voulant pas radoter, j'aurais plutôt envie d'intervenir si je constatais que les choses changent, en bien ou en mal ; mais, ne voyant rien venir, je constate que ce petit site reste, dans son petit coin, tristement d'actualité...Je n'ai pas voulu intervenir sur les grèves, qui me paraissaient sans rapport aucun (mes excuses à de bons partenaires sur le webring) avec l'objet de ce site-j'ai du reste déjà défilé du temps d'Allègre avec des banderoles proches des sujets de ce site et qui me faisaient recevoir des regards noirs ou peu sympathiques malgré quelques éclairs de connivence isolés et rarissimes...Depuis, les programmes, le jargon, les IUFM,les spécialistes de la théorie de la chose éducative , les éditeurs restant maîtres de la situation, je continue à observer les mêmes absurdités: "M'sieu, on m'a demandé au bac d'évoquer le registre du texte": et je suis obligé d'avouer que, dans le "dictionnaire portatif du bacheler" de Hatier (1998, une antiquité, donc!) le mot désignait de façon désuète le "niveau de langue" (familier, courant, soutenu -catégories elles-mêmes déjà très schématiques) mais que dans les programmes, depuis deux ans, le mot a changé radicalement de sens, et l'on doit faire comme si c'était une évidence...De même que l'expression "point de vue" qui, plus anciennement (quelques années auparavant) avait décollé de son sens habituel pour remplacer le mot "focalisation" (interne, externe ou omnisciente) que l'on n'avait pas réussi à installer pour l'éternité dans le vocabulaire de la littérature secondaire (bien que des scories en subsistent dans certains manuels)... De même que le "pacte autobiographique" que nos élèves au dernier bac ont consciencieusement ressassé d'après l'indigeste Lejeune dont la mode à fait fureur soudain dans les programmes (nous permettant de lire que le "pacte autobiographique avait été signé par Rousseau au 18è ", probablement au même titre que le traité de Versailles ou l'édit de Nantes). Bref, nous continuons à évoluer dans le jargon et ses ambiguïtés, avec les catastrophes que cela entraîne chez des élèves qui préfèreraient probablement un langage simple, clair , et durable.

Ne parlons pas des effets que l'on observe en latin et en grec: des élèves à qui toute forme de grammaire méthodique a été interdite aussi bien en français qu'en langues anciennes (puisque là aussi on s'est mis à pratiquer l'"immersion", les "séquences", les approches "thématiques" etc) sont souvent en 1è incapables de maîtriser les bases d'une ancienne première année de ces langues, alors que, si l'on lit leur programme, ils devraient planer dans les hautes sphères d'un savoir digne de l'université(par exemple, "l'éloquence épidictique" en grec, ou "science et philosophie" en latin. Ce qui arrangera bien les technocrates de la néoéducation, puisque, au fond, les élèves qui auront traduit des textes d'obscurs architectes latins sans rien connaître de la littérature ni de la langue de base, pourront au moins utiliser cela pour... leurs TPE, dont le programme permet de réfléchir-connaissance indispensable à 17 ans en 1è- sur la construction des ponts.

Je n'insiste pas: le plus grave n'est toujours pas dénoncé: On "tutore", on "accompagne", on fait des "TPE" et on les reproduit maintenant au collège sous forme d'IDD", on réfléchit avec les élèves sur les sujets qu'ils pourraient bien inventer , auquels les profs éventuellement ne connaissent rien, on blablate avec eux sur la progression de leur recherche personnelle ("ça va comme tu veux? Bon, alors continue et donne moi ton cahier de suivi à émarger") ; et on grignote et détruit les enseignements de connaissances réelles qui auraient pu être transmises. Ce que faisant, ceux qui jouent le jeu (ou sont contraints de le jouer) scient la branche sur laquelle ils sont assis.
Vous le voyez, je n'avais rien de nouveau à dire!... Nous continuons à nager en plein Kafka, ou malheureusement plutôt en plein "1984" d'Orwell et en plein "novlangue". Reprenons le mot de Meyer: "Nous vivons une époque moderne, le progrès fait rage"...

10/10/03 : (Pour rire) En faveur du Lagarde et Michard, une splendide" réécriture" de Voltaire : "De l'horrible danger du Lagmiche" (extrait de "Sauver les Lettres", et d'une plume bien digne d'autres pastiches déjà mentionnés dans ce site...)

10/10/03: (Pour pleurer) Sur "l'évolution du niveau": deux témoignages, en sixième et en prépa. Je reconnais que, prof en 1è, mes constats se situent entre les deux.Bon pour réaliser ce qu'on appelle "illettrisme" .

10/10/03 : ( Pour rire) " La réactualisatique": là encore, une excellente caricature, elle aussi proche de la qualité de style et de la pertinence d'autres textes que nous avons déjà conseillés; le jargon des IUFM, mais pour rire, pour une fois; la même chose, mais par quelqu'un qui sait ce qu'est le ridicule et qui foudroie une fois de plus les Trissotins et autres Femmes Savantes. Bravo à l'auteur!

22/10/03: lire une analyse précise et solide de "la destruction programmée de l'enseignement des lettres " sur le site de "sauver les lettres".

22/10/03 : (Courrier envoyé au courrier des Lecteurs de "Marianne" suite à leurs articles sur le sujet, encore, du "Lagarde et Michard.) Même texte à télécharger sous Word. Précisons qu'en janvier 04, je n'ai pas eu la moindre réponse trois mois après leur article : ce qui me fait penser que, prônant constamment la critique du "politiquement correct", ils ont cependant (aimant jouer sur tous les tableaux ) cédé à la facilité d'un article à la fois flatteur, condescendant et amusé sur le "Lagarde et Michard", mais restent incapables de dénoncer plus qu'épisodiquement ou de façon anecdotique et limitée, bien que spectaculaire sur le moment, les vrais responsables : ménageant la chèvre et le chou, ils flattent un peu les dinosaures,tout en faisant sentir leur côté jurassique, mais n'ont pas l'énergie de dénoncer trop longtemps les vrais responsables, qui peut-être sont aussi des lecteurs...C'est le danger de courir plusieurs lièvres à la fois...

 

3/11/03: voulez-vous participer à une pétition sur le retour aux méthodes syllabiques d'apprentissage de la lecture, afin d'éliminer les ravages de la méthode actuelle, imposée de manière sectaire par les tenants du pédagogisme?Consultez notamment des articles édifiants d'une jeune institutrice débutante, confrontée aux diktats des méthodes miracles du pédagogisme: il faut du courage pour lutter contre l'institution , les IUFM , et leurs inspecteurs!

7/11/03: Sur la lecture au CP, et les délires théoriques (et autoritaires, voire totalitaires) qui se poursuivent chez les tenants de la méthode globale, lisez le livre de Rachel Boutonnet "Journal d'une institutrice clandestine" ou commandez-le en passant par ici. De quoi comprendre encore un peu plus que la décadence est programmée et que nos enfants auront bien du mal à survivre, à la suite du travail acharné de nos bien-pensants à détruire tout ce qui aurait pu les faire évoluer.

15/12/03:Dans le droit fil du nième débat national, et face aux IUFM et à leur organisation, leurs méthodes totalitaires, quelques actions se dessinent (pétitions et documents): allez voir le site "pédagogo".

D'autant que le "grand débat" semble parfois, localement, assez squatté par les spécialistes : le fascicule distribué partout "Ouvrir le débat national sur l'avenir de l'école", que j'ai reçu pour ma part dans la maternelle de mes enfants, mais pas dans mon établissement, me paraît, dans ses questions, encore fortement marqué par les problématiques que nous avions subies sous Jospin ministre dans des fascicules en papier glacé "Quel enseignement pour demain", "consultation nationale", publiés par la "direction de l'Information et de la Communication" du Ministère en 1989. On y retrouve le goût des questions suggérées et même divisées en "questions possibles", de même, qu' à l'époque, le questionnaire , après la page de garde ("Une réflexion en profondeur sur les contenus de l'enseignement et les programmes est aujourd'hui indispensable, loi d'orientation du 10/07/1989"), puis la page1 (citation du ministre de l'époque : "L'évolution de notre système éducatif ne se décrète pas mais se construit. Pour la construire nous devons réunir toutes les volontés autour d'une action cohérente", Lionel Jospin, discours à l'assemblée nationale du 7 juin 1989), bref, ce questionnaire invitait aussitôt dans la même page à se référer au fascicule adjacent (on serait tenté de dire: le "livre du maître"): les "Principes pour une réflexion sur les contenus de l'enseignement" (commission présidée par Pierre Bourdieu et François Gros). En somme, on nous avait distribué les questions et les réponses - et annoncé une synthèse générale pour 1990, que nous n'avons jamais vue.Et pour cause, puisque bon nombre de gens étaient sortis des cadres des questions pour s'exprimer en refusant de calquer leurs réponses sur les modèles fournis. Du reste, peu de gens avaient répondu dans un tel cadre, qui décourageait d'avance.Ce qu'on nous en a dit ensuite était plutôt que, pour plagier une formule connue, "100% des gens favorables avaient rempli le questionnaire"...

Que de récidives n'avons-nous pas subies des mêmes services (par exemple, "Propositions pour la rénovation pédagogique du lycée" en mai 1991) . Que de convocations à de réunions de pseudo-discussions autour des nouveaux programmes qu'il s'agissait simplement d'avaliser après lecture par un inspecteur, puis, répartition en commissions, "mise en commun", synthèse par un rapporteur et finalement réédition à l'identique du même texte! (on reconnaît bien là ce que nous décrivent encore bien des victimes récentes de l'IUFM, voir le livre de R. Boutonnet.)

En l'occurrence, le débat actuel, dans ma commune, devait, sur 22 questions, n'en évoquer que trois (2,12,et 18). Qui avait choisi? Mystère. Que devenaient les autres? ...

Au fond, s'il existe des problèmes dans l'Education Nationale, est-ce à l'Education Nationale de nous les dicter? Ne pourrait-on pour une fois attendre que des gens disent que ceci marche, et cela non? Que ceci leur paraît absurde et dangereux, et que cela leur convient? Que des profs puissent dire que ne pas suivre certains programmes aberrants est parfois leur seul moyen de faire progresser les élèves, que des parents puissent regretter que les textes officiels semblent obstinément être rédigés de façon à ce qu'ils n'y comprennent rien , voire même regretter le temps où on les a laissés apprendre quelque chose sans trouver cela anormal, sans suggérer que seul normal est l'ennui à l'école dès lors qu'on y apprend quelque chose au lieu de s'y former à des savoir-faire, des savoir-être, en fonction de prérequis, de référentiels bondissants et autres fariboles? Quand aura-t-on le droit de parler avec son bon sens, sans devoir devenir à son tour, pour être écouté,un spécialiste du jargon afin d'oser mériter le droit de s'attaquer à nos Trissotins tout puissants? Sans mériter ce droit par une appartenance syndicale ou politique, alors qu'on prétend nous faire une fois de plus participer à un grand débat national?

J'allais dire pour finir : quand mettra-t-on enfin au boulot, sur le terrain, tous ceux qui nous" évaluent", font de la "prospective", et quand , dans les mêmes conditions que nous , auront-ils à faire la preuve concrète du succès de leurs théories? Quand nous foutront ils la paix avec leurs grands mots et leur verbiage?

 

21/12/03 : Suite de mes constatations sur une utilisation nocive d'Internet dans l'enseignement.

24/12/03 : Sur la réforme de l'enseignement du français,un nouveau livre, "Contre expertise d'une trahison" : une bonne analyse du phénomène par Agnès Joste, qui explique pourquoi les profs qui ont choisi ce travail ne s'y reconnaissent souvent plus, et pourquoi les parents - qui ont pourtant eux aussi étudié le français - ne comprennent plus rien à ce que font leurs enfants : en effet, il ne d'agit plus d'enseignement du français : ni de la langue, ni de la littérature!

(2004)

9/01/04 : Un nouveau site sur " le cauchemar du pédagogisme" , analyses percutantes et "livre gris" à télécharger sur la question : http://pedagogy.free.fr ; concerne élèves, parents, profs. Des synthèses utiles en construction : efficace pour s'initier au sujet !

11/01/04 : Un témoignage fort et réaliste d'une enseignante, Marie Labat, sur la réalité vécue des réformes et la dégradation qui a suivi depuis vingt ans- elle parle comme prof et comme parent.( A télécharger, trouvé sur "pédagogo")

13/01/04 : Suite des avatars de la triche institutionnalisée sur internet : le site e-bahut, un exemple entre mille.Cela permet de se rendre compte , non des progrès, mais de la décadence qu'entraînent les sacro-saints TICE, dans la foulée du portable (à la suite de mon article précédent du 21/12/04). Allez vous-même rechercher d'autres exemples, c'est facile !

18/01/04 : Nouveau site de triche (Commentaires et précisions) à la disposition des "apprenants"! ("Cyberpotache")

21/01/04: Enfin un moyen pour ne plus lire et faire semblant d'avoir lu : vivent, encore , les TICE ! (Pour copier des fiches de lecture).Vous trouverez aussi des sites parmi des centaines d'autres pour copier des TPE à la barbe de ces pauvres naïfs de profs!

10/02/04: le grec et le latin disparaissent... comme le reste...

18/02/04: un nouveau site défendant l'école à visiter :http://appy.ecole.free.fr

18/02/04:Allez voir (en anglais) quelques éléments du débat aux USA sur les méfaits du pédagogisme (sur le site de Claude Rochet) http://perso.wanadoo.fr/claude.rochet/ecole/us.html

19/3/04 : une évaluation des évaluations: bonne analyse des dizaines de pages par lesquelles on prétend juger le niveau des élèves-ici en sixième: bureaucratie, hypocrisie, et perte de temps! Je l'ai déjà évoqué ailleurs dans ce site.

30/3/04 : Un témoignage -dramatique-de plus sur ce qui se passe à l'école primaire, et que l'on prolonge au lycée : on y suggère que, bien sûr, on n'enseigne plus les bases à nos enfants, mais aussi que bientôt, il n'y aura plus d'enseignants capables d'enseigner ces bases à nos enfants : tous seront devenus "éducateurs" et esclaves béats ou naïfs de théories aberrantes!

(Pour ma part, dans une classe de latin en 1è(où certains ne possèdent pas les bases d'un milieu de quatrième), je n'ai pas vu certains élèves entre les vacances de Février et de Pâques plus de deux ou trois fois- les uns allaient à un projet de "jeu mathématique", les autres étaient partis deux semaines aux Etats-Unis ("classe Europe" oblige : on se demande quel est le lien! - puis ils recevaient leurs correspondants espagnols, ce qui les dispensait le temps d'une semaine de leurs cours de latin, puisqu'ils partaient ensemble visiter la Tour Eiffel; le tout à ajouter à quelques colloques destinés à apprendre à d'autres ou aux mêmes à se connaître eux-mêmes dans le cadre d'une semaine de l'orientation, etc, etc...Bref, classe complète, jamais : chacun a une excuse pour ne pas être en cours (M'sieu, on a prévu quelque chose pour l'anniversaire de ma correspondante!) Ne parlons pas des TPE qui, en cette période de l'année, vont commencer aussi à dépeupler les cours, les uns ou les autres devant soutenir à grands coups de "copier-coller" leur travail sur les ponts en Europe, la pollution,le chocolat, la couche d'ozone,la photographie numérique ou argentique,le réchauffement de la planète et autres sujets convenus et politiquement corrects). Seul le prof n'a aucune excuse pour ne pas parvenir à faire aboutir des programmes devenus parallèlement de plus en plus aberrants, abstraits et utopiques...)

30/3/04 : Un nouveau livre, nouveau constat sur la façon dont l'enseignement est volontairement et systématiquement vidé de ses contenus:"Qui a eu cette idée folle un jour de casser l'école", de Fanny Capel.

Combien de livres cités ici, combien de cris d'alarme? N'oublions pas que -démographie oblige- les "vieux enseignants" seront de moins en moins nombreux à témoigner, et les "nouveaux" formés par les IUFM de plus en plus nombreux(sauf quelques irréductibles Gaulois)à applaudir! Mais que les "nouveaux" réalisent un jour que les "vieux" ont aussi été "jeunes", et qu'eux-mêmes seront un jour les "vieux". La différence est artificielle : il y a, chez jeunes et vieux, des conformistes et des soumis, et des gens qui respectent non "l'apprenant", mais l'enfant et son droit à apprendre malgré les idéologies qui prônent les vertus de l'ignorance pour promouvoir leurs politiques totalitaires. Chez nous, en France, la "révolution culturelle" se fait comme jadis en Chine, mais en douce....

15/5/04 :"L'IGNORANCE, C'EST LA FORCE" ! nous évoquions ce point le 30/3/04 ici, eh bien, la boucle est bouclée! le niveau d'orthographe des enseignants candidats à l'IUFM devient même un argument officiel pour expliquer, dans les derniers programmes du primaire (plus d'orthographe, ni de grammaire sauf au hasard, et de façon épisodique et désordonnée -on doit dire en jargon "de façon transversale"), que les méthodes "transversales " doivent être généralisées, puisque cela deviendrait inévitable : bref, les réformes sont encore plus impératives, maintenant qu'elles ont tout saccagé et que leurs premiers produits vont devenir enseignants (pardon, "éducateurs")! Vive la révolution culturelle ! Il est vrai qu' à l'IUFM et jusqu'aux actuels et navrants TPE, on nous rabâche depuis plus de dix ans qu'un bon prof se doit d'être ignorant "pour ne pas écraser l'apprenant", et Rachel Boutonnet nous le confirmait dans son livre... Seuls les spécialistes de la forme, quelque ignorants qu'ils soient, auront bientôt le droit d'aborder nos enfants : le fruit est bientôt mûr pour un grand ministère de la vérité et de la propagande ! Ils ont bien avancé, en douce, nos inventeurs des "sciences de l'éducation", depuis quarante ans ! Voici donc les dernières nouvelles reçues et quelques liens sur la question :

BREF COMPTE-RENDU D’UNE REUNION AU MINISTERE DE LA VERITE (envoyé par Julien Esquié)

Une réunion ahurissante, hier soir, avec les instituteurs du secteur, une conseillère pédagogique et l'IEN. On nous a présenté, avant tout, les nouveaux « programmes » (cf.http://www.sauv.net/prim.php de l'école primaire. Les instituteurs, même si ceux qui étaient présents (le coordonnateur du REP, les « animateurs » (je ne sais s'il s'agit du terme qui convient) TICE et langues vivantes) ne sont pas forcément représentatifs de la base, m'ont paru sceptiques. Ils demandent, pour appliquer ces nouvelles instructions, à être formés. J'ai cru comprendre qu'il s'agit là, peut-être, d'une forme de désapprobation.

Pour le reste, comme j'avais pas mal étudié le sujet au moment de la pétition, je n'ai écouté que d'une oreille. Mais j'ai tout de même ouvert les deux quand il s'est agi du français. L'IEN nous a expliqué, en ces termes, que l'enseignement systématique de la grammaire, de la conjugaison et de l'orthographe avait disparu. Il s'agit désormais de procéder à une « observation réfléchie de la langue », dans un cadre « transversal ». En clair : plus de leçons de grammaire (il s'agit, selon la conseillère pédagogique, d'une « étude bornée »). Fini ce procédé qui consistait à présenter une notion (quitte - pourquoi pas ? - à l'avoir observée dans un premier temps), puis à faire des exercices d'application. On procèdera, comme le recommandait Allègre pour l'histoire, par « flashes ». Si l'occasion se présente, on dira deux ou trois mots, en passant, de telle ou telle notion. Mais sans aucun souci de progressivité, ni d'aller au fond des choses. En conséquence de quoi - on peut l'affirmer sans crainte de se tromper : les phénomènes que nous constatons dans toutes les matières (orthographe lamentable, incapacité à construire une phrase simple, « pensée » confuse) vont prendre une ampleur accrue.

On m'a demandé quels étaient, pour moi, les problèmes principaux des élèves de 6e. « La maîtrise de la langue », ai-je dit, en détaillant ce que j’entendais par là. Il a été question, notamment d'orthographe. L'IEN a ri. « Vous devriez voir », a-t-elle ajouté, « comment écrivent les jeunes candidats professeurs des écoles. Il faut dire que le rapport à la norme a changé [on sait que « La langue est fasciste. »]. » Et visiblement cela ne l'empêche pas de dormir. Et visiblement cela n'implique pas une remise en cause de l'école dans son ensemble. Julien Esquié

A LIRE: http://www.sauv.net/prim_horaires.htm

http://www.sauv.net/prim_langue.htm

http://grip.ujf-grenoble.fr/documents/grip_an.pdf

24/5/04 : Réflexions de J-P Terrail, sociologue, sur le"grand débat" et ses conclusions officielles : ou "qu'il est difficile de reconnaître la réalité pour tous ceux qui ont contribué depuis des décennies à la déformer pour mieux endoctriner"!... En fait, bien des gens ne seraient pas opposés à ce que l'on transmette des savoirs à leurs enfants! Stupéfiant, non?

24/5/04 :Une comparaison intéressante des programmes et des performances entre l'entre deux guerres et notre époque "moderne", par le GRIP (groupe de réflexion interdisciplinaire sur les programmes): la réalité derrière le bla-bla politiquement correct de nos sectes scientologiques de l'éducation...(à télécharger)

13/6/04 : Bac français , EAF 2004 :Les critiques que formulait "Sauver les Lettres" en 2002 restent valables : technicité inutile, et épreuves qui finissent par aboutir, en toute injustice, à l'impossibilité d'évaluer si le travail d'un élève a été sérieux et approfondi. Comme nous nous doutons que c'est le but, nous ne serons pas étonnés que l'essentiel du travail des élèves en 1è et leur niveau littéraire ou linguistique soient évalués à partir d'un débat sur le costume de théâtre, à propos duquel certains, s'ils ont eu la chance de le bachoter, auront peut-être quelques notions à réciter, mais qui reste beaucoup trop spécialisé pour le niveau d'ensemble des élèves, et fort limité quant à ce qu'il serait important de leur apprendre ou ce qu'il faudrait valoriser dans leurs acquisitions. Une fois de plus, contrairement aux objectifs affichés, la dissertation devient une question de cours, ou sera ici, comme de plus en plus d'épreuves du bac, une répétition de l'un des textes : comme au brevet et dans des épreuves de plus en plus nombreuses au bac, il suffira de trouver les réponses dans les questions.... Le commentaire, lui, privilégie les élèves qui auront étudié un auteur précis - souvent étudié pour celui-ci, mais le poids et la complication des programmes impliquent un choix. L'épreuve d'"invention" garde toute son ambiguïté, et l'oral son injustice à cause des difficultés liées à la formulation des questions, fort différente selon les examinateurs. Au total, on vérifie que la culture littéraire ou générale des candidats , leur travail et leurs aptitudes réels sont le cadet des soucis de nos "réformateurs" , dont le premier but semble rester de démontrer à tous que des élèves qui travaillent sont des privilégiés qu'il ne faut en aucun cas valoriser, probablement parce que l'existence de tels monstres mènerait à l'exclusion des autres!

16/6/04 : Voir sur sauver les lettres quelques analyses critiques et fort pertinentes du caractère idéologique, politiquement correct, rhinocérosesque et surtout - c'est synonyme, IUFMesque, des derniers sujets de l'EAF

18/6/04 :Allez voir un texte intéressant d'un imprimeur, écrit en 1906 face aux premières incursions des "réformes" de l'orthographe : texte toujours d'actualité!


 

21/6/04 :Diatribe : Premières constatations après la correction de l'écrit de l'EAF 2004. Et si les responsables prenaient enfin leurs responsabilités ? Voir le texte détaillé à ma page "bac" de ce jour.


27/6/04 : Sur l'ineptie et le caractère à la fois soporifique et dangereux des derniers sujets du brevet 2004, allez voir quelques bonnes analyses en plus des textes des sujets.


1/9/04 : Pour les néophytes, un résumé récent de la situation dans un article de presse, fin août : pourquoi nos enfants ne savent plus lire, ni écrire . (Réac, bien sûr...) Et continuez à aller voir les dernières nouvelles de "sauver les lettres"!


1/9/04 : En route pour de nouvelles aventures après les joies du camping ! Bonne rentrée à tous ! La pré-rentrée est passée, les beaux discours nous y ont demandé de "performer", de nous remettre en question , de travailler en équipe avant tout, et ont même suggéré qu'il fallait que la vieille institution se réforme un peu ... C'est vrai, quoi, ça manque un peu de réformes en ce moment ! Quoi de neuf ? Les TPE existent encore cette année, ça fera vivre les sites de gruge... Les IDD sont morts, vivent les IDD ...La machine tourne et prend du gras, en élimine quand il y en a trop... On pleure sur les "moyens " perdus et on trouve vite où en gaspiller ailleurs...Nos chercheurs en pédagogie cherchent comme des bêtes pour ça, et pour remplacer indéfiniment leurs bévues par des bourdes. Faisons leur un peu confiance , que diable, sans pessimisme malsain, et saluons leur pérennité d'une joviale ovation !

Grosses bises à tous les lecteurs , les hargneux s'essuieront la joue, et toute ma sympathie aux sympathisants...Et un grand bonjour aux "apprenants" , bref aux anciens élèves qui m'ont subi réellement ou virtuellement!


14/10/04 : Je n'ai pas trop de temps. Juste celui de constater que le rapport Thélot semble proposer que tous les profs passent plus de temps à communiquer sur le terrain, à repeindre la façade, alors qu'on n'a en rien dénoncé les effets pervers des réformes induites par les pédagogistes depuis vingt ans et plus (ça va encore être de la faute de la société, merci Rousseau!): bref, à ceux qui ont éventuellement résisté, de colmater les brèches, et, même pas de réparer les dégâts, mais de contribuer à les dissimuler! Les responsables resteront en place dans leurs universités , leurs IUFM, et continueront à toucher leurs prébendes avec nos impôts , en conseillant ceux qui travaillent, en dénigrant ce qui marche, et en conseillant ce qui foire...Formateurs de formateurs apparatchiks, nomenklatura d'incapables verbeux et ambitieux...

Alors, puisque l'esprit des pages que je vous conseille recoupe parfaitement ce que j'en pense et ce que j'en dis ici et là dans toutes ces rubriques, et puisque c'est suffisamment et même très bien expliqué (et en français compréhensible, contrairement aux directives officielles et pédagogiques),inutile que j'essaie de faire mieux : allez voir ces trois sujets, tous très d'actualité: (sur "sauver les lettres", mon association bien-aimée); vous comprendrez mieux -si besoin était- qu'il s'agit encore et toujours d'en faire moins en classe (à mort les "savoirs"!) et plus en bla-bla (vive l'"éducation"!). Vive la "vie de classe", à bas les "cours morts"! Je l'ai déjà dit cent fois sur ce site...

Le français en collège, ou l'enseignement du non-sens.

Le français au lycée, ou l'art de se passer du sens.

Heure de vie de classe ou perversion totalitaire.


19/10/04 : Je vous propose à nouveau ma page sur les nouveautés perpétuelles de l'éducation nationale, ses gadgets sempiternels, son jargon: les propos lus sur "sauver les lettres" à ce propos me font penser que cela dure depuis un bout de temps déjà: alors, consultez cette petite rétrospective : cela vous rappellera peut-être des souvenirs ...(des "modules" à l'"accompagnement", à la "vie se classe"en passant par d'autres foutaises verbeuses, pseudo-pédagogiques, pseudo-humanitaires, et fort rentables pour tous les charlatans qui en dispensent les vertus).


(novembre 2004) Le Mammouth déchaîné: nouvelle adresse! Pour commencer et faire connaissance avec eux, allez d'abord jouer avec le Meirieutron, puis avec le Niquotron! Vous serez ainsi, parents, profs, ou élèves, familiarisés un peu plus avec l'usage de la langue de bois de plus en plus nécessaire dans tout ce qui touche à l'école et à sa prétendue amélioration, c'est-à-dire avec le novlangue qui est en train de préfigurer un nouveau totalitarisme rampant par le biais de l'éducation investie par les nouveaux gurus ,les nostalgiques du goulag, ou de simples ambitieux rampants assoiffés de pouvoir...


10/11/04 : visitez un site non-conformiste et intelligent, aux sujets variés : alien's café


25/11/04 : le site suisse de l'ARLE nous démontre que le pédagogisme sévit ailleurs...avec un texte sur "l'art de réduire les têtes"


06/12/04 : les résultats d'un test effectué cette année en seconde sur un exercice de brevet datant de quelques années (1988): la vérité, pas celle des services de la "prospective " et de "l'évaluation"du ministère . Voir conditions de l'exercice quand il a été lancé, en septembre. Résultats montrant un taux d'environ 80% d'échec en orthographe et grammaire et une presque totale méconnaissance des notions de base en grammaire: normal, l'enseignement en avait été quasiment interdit depuis lors : cela ne nous montre pas les défauts des élèves, mais les responsabilités des réformes et les choix des programmes (sur lesquels le rapport Thélot est bien sûr muet)...Lire l'analyse des résultats.


21/12/04 : Comme ce site sera sûrement qualifié par les bien-pensants de "réactionnaire", puisqu'il pousse à faire vraiment, avec rigueur et objectivité, progresser nos enfants (ce qui est maintenant réservé à Star Academy et au sport, et dans ce cas tous admirent de tels procédés), je vous renvoie à cette analyse de Luc Richer dans "sauver les lettres": Sommes-nous de droite?


21/12/04 : Suite du feuilleton sur le pédagogisme en IUFM : encore une refuznik qui parle et entretient l'hérésie face aux papes de l'éducation : que ces dissidents sont donc odieux pour leurs formateurs! Témoignage de Cécile Fourny.


(2005)

10/01/05 : Sur le totalitarisme en IUFM, et les sanctions encourues par ceux qui se rebellent un tant soit peu contre l'idéologie sévissant dans cette secte, allez voir (Cela nous rappelle le livre de Rachel Boutonnet sur le primaire) le dossier de M.E. Dreyfus, qui a passé l'agrégation d'histoire mais n'est pas admis à enseigner cette matière, puisqu'il ne dénigre pas les connaissances avec la hargne convenue dans ces officines : édifiant et éclairant pour ceux qui auraient espéré que les choses puissent évoluer à l'éducation nationale tant que les maîtres des sciences de l'éducation régneront ! Début de la chronologie des faits. L'ensemble de ce dossier mérite une exploration soutenue de la part de ceux qui tiennent encore à la liberté, et qui croient encore qu'un concours anonyme est une forme de démocratie , plus en tous cas que la soumission exigée dans les IUFM.

Quelques rappels :7/11/03: Sur la lecture au CP, et les délires théoriques (et autoritaires, voire totalitaires) qui se poursuivent chez les tenants de la méthode globale, lisez le livre de Rachel Boutonnet "Journal d'une institutrice clandestine" ou commandez-le en passant par ici. De quoi comprendre encore un peu plus que la décadence est programmée et que nos enfants auront bien du mal à survivre, à la suite du travail acharné de nos bien-pensants à détruire tout ce qui aurait pu les faire évoluer. Revoir à ce sujet un autre document déjà cité ici: 31/5/02 :Un témoignage sur l'endoctrinement qui perdure en IUFM . Allez aussi sur lire-écrire et leur dossier de presse. Et tant d'autres...


19/01/05 :Une lettre instructive du site" lire-écrire.org" : on y constate qu'après le "grand débat", et après tant d'interventions de gens qui s'inquiétaient du devenir de l'enseignement de la lecture en primaire, la synthèse du rapport "Thélot" montre les occurrences de mots suivantes: (extrait)

"Lire + lecture revient : 7 + 5 = 12 fois.
Écrire + écriture
revient : 8 + 8 = 16 fois.
Calculer + calcul + compter
revient : 0 + 3 + 4 = 7 fois.
Instruire
revient 12 fois.
Sous-total :
pour ce qui est, au moins à nos yeux, le cœur de l’enseignement , 46 occurrences.

En revanche :


Éduquer + éducation + éducatif + éducative
revient 19 + 215 + 79 + 105 = 418 occurrences "

A méditer!!! Des esprits pervers pourraient risquer d'imaginer que tout cela a été téléguidé et que les questions et réponses du public n'ont été reconnues et enregistrées qu'à condition d'être celles des maîtres actuels de la science de l'éducation ! Que signifiera la réforme Fillon et son socle de base si on prend les mêmes et si on recommence ? Lisez le texte intégral.


20/01/05 Lendemain de grève ("Ils ont voté, et puis après..." disait Ferré) : certains motifs sont justifiés ; dommage que cependant notre lutte pour l'enseignement y soit toujours occultée par les cuistres qui ont un intérêt politique, syndical, sectaire, ou d'ambition personnelle, à parler d'autres sujets et à dénoncer autre chose pour dissimuler leur propre responsabilité.

Nous continuons à rencontrer le même problème : aujourd'hui, les bonnes âmes ont défilé- se sentant peut-être de véritables résistants au Pouvoir , au Capital, au Mondialisme et qui sait au Fascisme -, certains pour demander des moyens en défendant TPE, IDD et autres gadgets, bref, la "pédagogie" en général, croient-ils, sans savoir qu'il s'agit du "pédagogisme", ou sans comprendre que c'était cela avant tout qu'on leur demandait de défendre, c'est-à-dire les privilèges de ceux qui donnent des ordres dans l'éducation nationale -et ces ordres ne dépendent pas d'un ministre...; on a entendu à la radio que l'horrible loi Fillon (facile, Fillon étant de droite, on fait croire aux profs que toute remise en question de sa part des absurdités du système est réactionnaire, rétrograde, et à la solde de la Finance Mondiale contre le Service Public), bref, cette loi Fillon réduisait l'école à un socle minimum alors que nous sommes nombreux depuis longtemps à dénoncer le fait que justement, ce socle minimum n'est même plus atteint grâce aux pédagogistes ; ceux-ci, rôdés aux médias et ayant leurs entrées, refont le coup de leur soutien à l'enfance défavorisée et à la citoyenneté ; à France info, multiples interviews de défenseurs de l'école citoyenne dans les ZEP, qui demandent des moyens pour continuer le massacre : la confusion continue à régner. Je n'ai pas fait grève aujourd'hui, et je n'en ai pas honte; je ne stigmatise pas ceux qui l'ont faite, les raisons sont multiples et c'est bien là notre malheur car tout se noie dans un magma ; dommage si l'on est stigmatisé pour ne pas avoir participé à ce mouvement . J'ai moi-même participé à des manifs où ma banderole opposée aux réformes pédagogistes et aux IUFM me valait des regards noirs, sous Allègre notamment...

Un mouvement comme celui d'aujourd'hui me laisse très pessimiste tellement les profs et les parents me paraissent aisément récupérables ou définitivement récupérés avec l'aide ou sous la direction des médias, lobbies et syndicats. Il est tellement dur de penser seul! On le vérifie chaque jour dans une salle des profs. Bien des gens défendent désormais, consciemment ou non, leur statut de membres du ministère de la Vérité, pour citer mon cher Orwell... A nous de continuer, sans nous contenter d'admirer les seuls Résistants de 39-45... Oui, le totalitarisme monte doucement, et, comme toujours, avec l'assentiment craintif et adorateur d'une majorité conformiste. Jetons un coup d'œil sur le texte d'une lettre instructive du site" lire-écrire.org" (http://www.lire-ecrire.org/12agir/126_lettre12.php) Nous disons qu'on ne sait plus lire, ou qu'on désapprend la lecture à nos enfants. Un ministre (le nième) ose à peine dire du bout des lèvres qu'il faudrait que les enfants apprennent lecture et calcul, et voici la cabale des dévôts qui hurle à nouveau au crime de lèse Education Nationale en l'accusant de limiter nos enfants à cela! Mais qu'on commence d'abord par cela, merdre! (Je vous épargne la liste des jurons qui s'imposent!)


21/01/05 Je viens de lire, sur "Sauver les lettres" le texte de M. Meirieu (18 janvier, le Figaro) Je vous y laisse le consulter. Cela corrobore mes lignes précédentes. Une réaction sur le vif, entre les copies à corriger...

Quelle bonne conscience ! (et sans aucun rapport avec l'actualité sociale, bien sûr, sans aucun appel du pied à qui que ce soit!...). Le texte est habile, on ne s'en étonne pas. Il va même jusqu'à chercher des références chez Jules Ferry - non sans solliciter (procédés connus) la Gestapo et les souvenirs de l'affaire Dreyfus- pas la dernière évoquée par "sauver les lettres"(où l'on voit un pédagogisme sectaire s'acharner sur un prof qui ne supporte pas la langue de bois imposée), l'autre, celle qui ralliera les bonnes âmes et pourrait même faire penser que les non-pédagogistes seraient des racistes bleu-horizon...

M.Meirieu ironise en reprenant tous les termes que l'on utilise face à son jargon et à sa pseudo-science, et montre par là combien il est informé de ces odieuses attaques, innocent, voire persécuté ; s'il sait les critiques que l'on formule à son égard, il ne peut être que blanc comme neige ! M.Meirieu semble d'ailleurs découvrir le vide de notre monde et n'hésite pas à user de termes forts qu'on ne lui connaissait pas trop; notamment le "crétinisme"(il est vrai appliqué à la télévision où il adore pourtant paraître, non au public qu'il défend vaillamment)- mais alors, pourquoi ses adeptes tiennent-ils tant à partir du "déjà-là" , aux "pré-requis"des apprenants, c'est-à-dire le télévisuel?).

Revenons sur ses références au passé : il ne suffit pas de faire semblant de revenir à Jules Ferry et de citer quelques vieux textes auxquels on peut faire dire ce que l'on veut hors contexte pour se justifier de ce qu'on est allé cent fois plus loin et ailleurs dans l'irresponsabilité et le discours creux. Autant dire qu'on est fidèle à Montaigne parce qu'on ne cherche pas à remplir seulement des têtes comme avec un entonnoir, ou à Rabelais parce qu'il refusait qu'on apprenne "vingt et six ou trente messes"quand "n'en tombait un seul grain en terre". On a d'ailleurs ainsi scolairement et artificiellement opposé ainsi Rabelais à Montaigne dans moult devoirs du temps jadis, en omettant de dire que les auteurs n'y critiquaient pas les mêmes choses. Que M. Meirieu ne nous fasse pas croire qu'il défend l'épanouissement de la personnalité quand toutes ses officines pratiquent une langue de bois digne des "Sorbonagres" et de l'"escholier périgourdin" au 16è siècle. A cela, et à un tel langage, Panurge répondit en agitant sa braguette. Nous manquons de nos jours de réponses de ce type.

Que M. Meirieu cite de vieux textes pour signaler que de vieux pédagogues mettaient l'enfant au cœur de leurs préoccupations (ce qui, étymologiquement est l'évidence quand on pense à la pédagogie) ne doit en rien nous faire oublier que nos nouveaux cuistres font semblant d'en avoir inventé l'idée ; et s'ils la présentent comme nouvelle, s'ils tiennent tant à leurs slogans, c'est bien qu'ils veulent faire autre chose ; sinon, ils s'en seraient tenus à ces vieilles références et se seraient contenté de bosser dans le même sens au lieu de mobiliser leurs forces à réunir leur secte et à créer leur jargon : ils n'auraient pas eu à créer les "sciences de l'éducation" si elles existaient déjà. Assez d'hypocrisie, c'est de la poudre aux yeux destinée à faire avaler pour la nième fois aux crédules que ce qu'ils prônent n'est pas radicalement différent de ce qui précédait. Or, nous sommes encore quelques-uns à pouvoir en témoigner avant la retraite, cela a été différent, même si depuis trente ans nous avons vu le rouleau compresseur totalitaire avancer.Il ne suffit pas d'ironiser en se citant comme "vilain pédagogiste" pour ne plus être un kapo du pédagogisme. Le coup du loup déguisé en agneau est un peu éculé.La "sidérante" (terme très à la mode dans les milieux branchés "progressistes") " inculture" de ses détracteurs est, dans sa bouche, un refus de plus de toute autre culture que la sienne : nous n'avons pas de mal à être aussi peu incultes que lui.

"Qu'a produit le pédagogisme, en effet ? L'effondrement du niveau en orthographe ? Et si ce phénomène était dû, plutôt, au statut de l'écrit dans nos sociétés de «communication» ? Et si la tradition pédagogiste du journal et de la correspondance scolaires, les tentatives des pédagogistes pour faire écrire des romans à leurs élèves ou leur faire rédiger des dossiers dans le cadre des travaux personnels encadrés", étaient des formes de résistance salutaires à l'impérialisme de la «com» ?" etc, continue le Maître de l'Ordre du Temple Scolaire : Or, que remarquons-nous quand une classe ne maîtrise pas l'orthographe, et ce , depuis des années? Une évidence : qu'elle n'a pas ou trop peu fait d'exercices dans ce domaine- ils étaient proscrits(grammaire et orthographe)par les directives officielles des amis de M.Meirieu. Quelle évidence constatons-nous? Qu'en faisant de la "résistance", c'est-à-dire en travaillant comme nos maîtres (et ceux de M.Meirieu) l'ont fait, nous parvenons à faire remonter le niveau d'orthographe d'une classe, qui n'était donc pas une fatalité. Que M. Meirieu, nous ne sommes pas des imbéciles, nous épargne donc dans son discours les connotations sournoises de termes comme "résistance" (il est depuis longtemps du côté du manche) et d'"impérialisme" : c'est risible. Mais bien sûr (trémolo) ses adversaires "font peser sur la démocratie un terrible danger"... Bref, est-ce si nouveau, ses adversaires sont forcément "fachos", pour qui n'aurait pas compris. Ses ennemis? "L'ignorance " et "l'assujettissement", "les terribles marches arrière vers la barbarie" ; son but ? la marche vers "l'émancipation de l'humanité". On a compris : M. Meirieu va libérer les masses populaires de l'oppression et de l'impérialisme. D'autres ont prétendu le faire, en imposant la langue de bois (désormais généralisée à tous les domaines de l'éducation et de la formation) et en épurant les ennemis de classe qui pensaient autrement. Notons cependant que les conseilleurs se sont arrogé les chaires universitaires des sciences de l'éducation et leurs prébendes, pendant que les autres bossent loin de la nomenklatura.
Nous ne sommes pas des imbéciles, et la double-pensée contre laquelle Orwell nous mettait en garde est bien présente dans le beau discours patelin de notre maître des sciences de l'éducation!

"Clouer les pédagogistes au pilori des médias", s'apitoie-t-il sur lui-même!!! On sourit tristement, quand on sait comme sont écoutés et publiés presque clandestinement ceux qui pensent autrement que M.Meirieu. Se victimiser ainsi quand on a quotidiennement dans les médias des supporters zélés , c'est du culot. Nous y sommes habitués.Nous aussi, comme M. Meirieu, nous pouvons aussi user de slogans et formules faciles. Nous aussi pouvons dire "et si les choses étaient un peu plus compliquées " que ce qu'il ressasse (en changeant parfois prudemment et diplomatiquement de ton) et que ce qu'il fait ressasser à sa hiérarchie et à ses sbires? "L'égalité n'est pas l'uniformité", dit benoîtement M. Meirieu. Alors, pourquoi ce langage uniformisé, ce jargon obligatoire dans tous les textes actuels concernant l'éducation ? Pourquoi interdire à ceux qui se méfient de la "méthode globale" de pratiquer d'autres méthodes d'apprentissage de la lecture? Pourquoi ne pas laisser d'autres essayer à leur manière d'émanciper les enfants qu'on leur confie? Pourquoi les "pédagogistes", s'ils ne s'opposent pas aux "pédagogues", ont-ils besoin d'interdire les autres méthodes, de sanctionner des instituteurs qui parviennent à faire lire leurs élèves par la méthode syllabique quand on promeut ceux qui n'y parviennent pas par la méthode globale ? Pourquoi les "pédagogistes" ne se contentent-ils pas de la valeur d'exemple que pourrait avoir leur propre pratique , si elle est si efficace? Pourquoi se réfugient-ils dans les hautes sphères, ces démocrates, ces défenseurs du peuple défavorisé qui parlent du peuple en une langue incompréhensible du peuple, enfants et parents réunis ? On finirait par risquer de croire qu'il y a là-dessous quelque peu d'idéologie. Mais , pour l'instant,cette idéologie n'est pas encore unique ni obligatoire. Certains le regretteront amèrement, mais nous pouvons souhaiter encore être libres, même si d'autres rêvent de coiffer définitivement ce ministère stratégique qu'est celui de l'éducation, en rêvant probablement de modeler l'avenir.

Et jouez avec le Meirieutron!


24/01/05 Voir nouvelle page sur le" pédagogisme". ...Et jouez avec le Meirieutron!


25/01/05 Le jargon dans l'éducation nationale :"Petit vocabulaire de la déroute scolaire" , une étude fouillée du novlangue en vigueur.


10/02/05 :Voir le compte-rendu d'une conférence de presse le 5 février 2003 sur les ravages du pédagogisme dans le domaine de la lecture, de l'écriture, et du calcul de base chez nos enfants. Le même débat a été repris dans un colloque à l'assemblée nationale le 26 janvier 2005 :j'y ai participé et j'en publierai le compte-rendu ici dès qu'il sera disponible.

10/02/05 : Contrôle continu et TPE : Comment concilier manifestations contre le contrôle continu et pour les TPE ? Sinon d'un point de vue politique?

Apparemment aujourd'hui de grandes manifestations de lycéens. J' en ai fait , moi aussi. Avec cœur, bien sûr. Manipulé, parfois, comment le nier? J'ai cru dans les années 70 que le mot "révolution culturelle" signifiait liberté nouvelle pour "les jeunes" et leur "nouvelle culture"(magazine "Actuel" à l'époque), et j'ai beuglé, ignare, des slogans, pensant à mon petit monde, à mes souhaits de liberté personnelle, à ce que je voyais moi à travers ces slogans, et ignorant des milliers de morts (ou centaines de milliers?) que ce mot cachait à l'autre bout du monde. Je crois devoir avouer que j'étais "un peu" manipulé et pas très au courant. C'était aussi mon adolescence et je croyais profondément penser tout seul..

Il ne s'agit pas de morts ici, mais la manipulation reste présente. Qu'on m'explique comment les "jeunes"(lesquels?) peuvent, devant des micros, à la fois hurler contre le "nouveau" contrôle continu (je ne suis pas pour) et réclamer le maintien des TPE (qui a été - et je suis contre- la porte ouverte à ce contrôle continu-et alors, personne ne se révoltait!). Comment me démontrera-t-on que le contrôle continu est abject parce que venant de Fillon, et merveilleux, quand il vient de Jack Lang? Surtout quand, parallèlement, il s'agit de dissimuler aux parents que les spécialistes de l'éducation ont empêché les enfants d'apprendre à lire et à compter pendant plus de vingt ans! Des lycéens manifestent-ils à ce propos?

Dans mon bahut, des élèves sont régulièrement surnotés en TPE, comme au brevet, parce que c'est la notation locale. Il y a eu cette année des pressions de parents sur l'administration, et cela a occasionné des pressions de l'administration sur des profs, avec notes rehaussées de plusieurs points en TPE. Profs et administration ont reconnu et avoué deux cas de triche alors que les échos d'élèves (j'ai des témoignages personnels précis des élèves eux-mêmes qui ont pratiqué la technique) évoquent des dizaines deTPE copiés-collés que les profs, ignorant les sites de triche, n'ont pas repérés ou voulu repérer : ils ont fait ce que le bahut leur demandait et n'allaient pas casser la baraque...

Alors, qu'entend-on dans les médias et les micros-manif-trottoirs? Que les TPE, c'était bien, et que "ça faisait gagner des points" au bac; pas que c'était particulièrement positif : bien des témoignages d'élèves nous montraient qu'ils avaient le sentiment de perdre du temps en cette année cruciale... Mais "ça fait gagner des points"... Certes, et de façon bien plus rapide et rentable que le travail des pauvres niais qui ont choisi une vraie option qui n' a pas le bonheur d'être évaluée idéologiquement par des profs" qui ne seront pas compétents dans la matière"(c'est une qualité dans le pédagogisme), comme le souhaitent tous les pédagogistes à la mode Meirieu : imbéciles élèves qui ont choisi le latin, le grec, le japonais, et n'ont pu copier-coller leur épreuve après quatre ou cinq ans de travail autrement plus astreignant qu'une improvisation de quelques semaines, ou une copie de quelques minutes...

En somme, le contrôle continu, c'est bien quand ça fait gagner des points, et "nul" s'il y a des risques... Ne parlons pas de l'hypocrisie qu'il y a à faire répéter aux lycéens des slogans sur les "lycées à deux vitesses" : à qui le brevet a-t-il profité depuis le contrôle continu ? Au Lycée Louis-Le-Grand, ou à l'Académie de Créteil? Où a-t-on triché sur les résultats? Qui a un brevet , qui aura un bac bidouillé, sachant que dans tous les cas cela s'appellera le bac? Au profit de qui va-t-on tricher? Arrêtons de prétendre que l'on trichera pour les seuls "fils de bourgeois", ce discours sent le rance : voilà des années qu'on triche pour garder leur place aux spécialistes de la "science de l'éducation" et , chez les "humanitaires" de l'éducation, pour "sauver le peuple" et préparer le grand soir ... Moyennant quoi, illettrisme et ignorance crasse, et la bonne conscience militante va encore y aller de son couplet..; on mêle donc des discours contradictoires. Les manifs actuelles me paraissent un sac de nœuds savamment orchestré pour qu'on ne dénonce toujours pas les monstruosités de la "science de l'éducation", mais celle -ci est fort adroite pour renaître de ses cendres et faire appuyer ses vieillards par la jeunesse militante! Presque vieillard moi-même, je m'insurge cependant.

Et, toujours coincés dans le débat gauche-droite, des profs qui n'en peuvent plus des absurdités qu'on leur impose vont encore fermer leur gueule, tétanisés par la crainte de paraître "réactionnaires"? Le combat pour l'école n'est pas un combat contre la droite, ni pour la gauche, ni pour l'altermondialisme, c'est un combat pour nos enfants! Il sera trop tard pour pleurer quand on en aura fait des "Jeunesses " de tout poil, et qu'ils seront clonés et zombifiés par les spécialistes du genre!

Relisons Animal's farm et 1984 d'Orwell!

Une fois de plus, je sens que je vais passer pour réac en disant que" le roi est nu"!


14/02/05 Il semblerait que régulièrement ceux qui professent des idées semblables à celles de ce site se fassent traiter de "réactionnaires"dans les salles ou salons de professeurs. Assez de ce genre de clivages faciles et démagos où, si l'on n'est pas stalinien, on est donc "facho"! On peut défendre l'école sans rêver du "grand soir". (Texte envoyé à "sauver les lettres"):

Faut-il être "de gauche" pour ne pas être "réactionnaire"?

Personnellement, je ne me sens pas "de droite", mais je reconnais que je ne me sens plus "de gauche" depuis les conneries de Jospin du temps où il était ministre de l'éducation (c'est ça qui m'a fait virer ma cuti) , c'est à dire quand j'ai réalisé le danger que certains, "à gauche", faisaient courir à l'école - d'accord en cela avec d'autres à droite : depuis cette époque, nous avons subi les questionnaires géants à réponses préétablies("Quel enseignement pour demain", les "Journées Legrand", les sempiternelles réunions pédagogiques dans le vide et le verbiage, les projets d'établissement, de classe, les modules, les TPE, etc... S'il faut ne pas critiquer tout cela de peur d'avoir l'air d'être "de droite", ne nous appelons plus "sauver les lettres", mais "sauver la gauche"...

Si toute critique du système scolaire est qualifiée de réactionnaire, n'est-ce pas comme quand toute critique du communisme était de l"anticommunisme primaire"? En somme, la majorité des profs étant "à gauche", ainsi que des fumistes comme Jack Lang, qui se targue d'avoir créé les TPE au lycée, on se devrait donc de la fermer?

Voilà qui selon moi explique beaucoup l'échec de nos mouvements de défense de l'école : on attaque mollement quand la gauche est au pouvoir, on attaque ce qu'il ne faudrait pas quand c'est la droite ou on se réjouit de la déstabiliser alors que c'est une autre question, et les malins prospèrent dans ce grand jeu. On dit du mal des TPE, puis on se réjouit de voir des lycéens dans la rue, quand ils les réclament (et quels lycéens?) Mouvements contre la création des aides-éducateurs d'abord, puis mouvements contre leur suppression, etc. Quand la gauche introduit une dose de contrôle continu dans les examens, on laisse faire avec à la rigueur une moue de désapprobation, quand les mêmes continuent sous la droite, on incrimine le grand Capital ! Les pédagogistes doivent se frotter les mains. On attaque le Snalc, "nul" puisqu'il est "de droite", sans se soucier qu'il soit le seul syndicat à avoir régulièrement dit ce que nous disons depuis des décennies - mais on ne le sait pas, parce qu'on ne lit pas de tels "torchons nazis" : on préférera les autres syndicats tout en reconnaissant qu'ils sont les meilleurs alliés des réformes...Meirieu, lui, ne se formalisait pas que son article soit dans le Figaro (puisqu'on honnit celui-ci dans notre débat- mais alors, ne devons-nous lire que le Monde et le Monde de l'éducation ou Libé - qui ne nous laissent que des miettes?); voici environ trois jours, je l'entendais (Meirieu) murmurer à la radio que le contrôle continu, ce n'est pas si mal (normal, il craint pour ses IUFM et doit pactiser avec Fillon pour garder ses prébendes). Eux, les pédagogistes,ils ne sont pas de gauche ou de droite, ils sont pour eux-mêmes et ils se font copieusement entendre sur France Info , qui, je crois, n'est pas de droite (main à la pâte etc).

Encore un exemple: je travaille pour cette dernière année et depuis 14 ans en bahut privé : clientèle plus fortunée , ou en tous cas soucieuse de l'avenir de ses enfants (et surtout du nombre de surveillants) ; pourtant, mêmes méthodes, et l'enseignement catholique fonce tête baissée et avec plus d'enthousiasme encore que le public dans les innovations les plus ineptes, de peur probablement de ne pas être distancé. Pas parce qu'ils sont de gauche, bien au contraire: il y a chez les profs bien de la soumission, parfois de la peur, et beaucoup de conformisme; quand on a fait croire à un conformiste qu'il avançait avec la réforme, quelle joie pour lui, enfin, de pouvoir traiter les autres de "réactionnaires"...! De grâce, souvenons-nous que "dissident" n'a pas toujours signifié "salaud", et que "de gauche" n'a pas toujours signifié "merveilleux "! On peut-être un franc salaud ou un dictateur, ou un bureaucrate nul, de gauche, comme on peut être un conservateur généreux ou intelligent, et surtout, ce n'est pas notre problème.!!!

Je reviens sur le Snalc : je me souviens qu'en 68-69, ses membres chez les profs qui ne jouaient pas à la révolution étaient traités bien sûr de fachos par nous, les "jeunes", qui savions tout (j'en étais!) et scandions "révolution culturelle" dans nos slogans ! Cette année, désirant une mutation pour quitter Paris et le privé, j'ai entendu autour de moi bruire les conseils : tu devrais te syndiquer au Snes, c'est plus "prudent" : rumeur, même chez des gens qui n'y étaient pas. Rien que ça (en plus de nos réflexions depuis des années sur l'école) m'en aurait détourné : y aurait-il des syndicats "plus égaux que d'autres" ? On va sur les sites de syndicats de profs les plus en vogue, on cherche des idées proches de celles de notre défense de l'école ? Rien : appels à manifs politiques, vieux slogans éculés, antiracisme et tutti quanti, militantisme de gauche certes. Je suis allé sur le site du Snalc, j'ai lu ses revues : désolé, je n'ai rien trouvé ni de droite, ni de "facho". J'ai donc adhéré au Snalc, dont des collègues (pas de droite) me donnaient régulièrement la prose à lire : désolé, ils ne disent guère autre chose que nous, et depuis plus longtemps que nous ! Je ne vais pas les diviniser pour autant, mais enfin, ils font leur boulot de syndicat de profs, et ils se préoccupent plus du devenir de l'école que de la révolution. Ce n'est peut-être pas , finalement, un nid de tortionnaires... (je précise que ceci n'est pas une pub pour le snalc, qui n'est pour moi qu'un syndicat, et ne doit rester que cela : j'ai entrepris la construction de ce site sans eux, et ils ne le connaissent probablement pas; je rappelais simplement que la liberté syndicale existe).

Certes, Pol Pot, qui a été prof dans le technique en France avant d'aller réaliser ses exploits au Cambodge, devait à l'époque être affilié à un autre syndicat de profs, et peut-être même à un parti de gauche...

Je sais que je pousse un peu le bouchon, mais ce genre de débat est pour moi la cause de notre impasse : oui, il est politiquement incorrect de s'opposer à ce qu'on fait de l'école, parce que cela s'est toujours fait au nom des "bons" sentiments, donc de gauche et pour le peuple, pour les enfants, etc. Les dictateurs ont toujours aimé prétendre défendre le peuple et soulever des enfants dans leurs bras, à droite comme à gauche.

En attendant, si on sauvait les lettres, au lieu d'attendre peureusement la bénédiction des conformistes de salles de prof? Quand nous ne leur paraîtrons plus réactionnaires, c'est que nous serons inféodés à la réforme, et même à toutes les réformes d'état. Un tel débat montre la puissance des médias et de la langue de bois: on a le droit de penser si on a sa carte du Parti, sinon, cette pensée n'existe pas. Un tel débat dénote aussi le rôle de la peur dans les esprits actuels. Je suis frappé de commentaires où l'on nous dit que l'on n'a pas osé dire que l'on était de SLL(Chacun son tour...). Et pourtant, quel risque dérisoire ! Je multiplie dans ma salle des profs les dossiers de SLL . Ils "disparaissent" en quelques jours. J'en remets, j'en parle… On s'effraie… Cela n'augure rien de bon pour l'avenir de nos démocraties.

C'est bien pour cela que j'ai passé quelques milliers d'heures à construire mon propre site sur les sujets qui nous intéressent, et qu'avant de rejoindre "sauver", "reconstruire", famille-éducation" et d'autres, je préférais d'abord dire seul ce que je pensais et qu'on ne peut depuis des années dire dans une salle de profs sans se faire regarder de travers. On ne savait plus où, ni à qui le dire : Ce n'était pas une raison pour la fermer...Ce n'en est toujours pas une.

J'ai été long. Quel bavard! Mes excuses ...


14/02/05 Un instituteur faisant circuler un texte contre la réduction des horaires de français en primaire s'est fait regarder de travers par un syndicaliste sourcilleux et soucieux du pédagogiquement correct ; il ose répondre à ce "cher collègue". Il ose en effet prétendre qu'on pourrait et devrait enseigner la langue française autrement qu'en passant, de manière "transversale"! Pouah, l'hérétique! ...Du quotidien comme nous en vivons tous quand nous osons nous exprimer dans une salle de profs.On ne peut que féliciter ceux qui s'expriment encore face à la langue de bois.


16/02/05 Un commentaire instructif trouvé sur le web (un peu en texto, certes, mais est-ce hors sujet?):

(trouvé sur http://phosphore.typepad.com/redac/2005/02/vous_tes_manipu.html)


Rédigé par: Mlle la fée | février 3, 2005 12:30 PM pour ma part je trouve que supprimer les TPE c'est du n'importe quoi car c'etait un moyen de raporter des points facil...!et pui le bac en controle continu alor ca c vraimen dla conerie car il n'aura plus la meme valeur si lon vient dun lycée de zep ou dun lycée parisien tres bien coter!!!donc Fillion au lieu de faire d reformes comme celle la il devrait plutot reflechir a ce qui serai bénéfique pour nous car apres ils vont dire que le niveau scolaire regresse c sur si on suprime des heure de cours, supprime des profs(pour se retrouver a +de 35 en class), et encor dautres choses c'est pa kom ca kon va evoluer car essayer de comprendre quelque chose kan on est 35 en cours .pa facil......!alor on reflechi avan de faire d reforme!!


16/02/05 Profession de foi de "sauver les lettres" : Qui sommes-nous?


le 20/02/05 : Contrôle continu et TPE : Suite du feuilleton

Les medias toujours évidemment jeunistes nous annoncent de grandes manifs (spontanées) à venir à la rentrée, et, certes, quelle fierté quand on est lycéen, de se dire qu'on peut faire plier un gouvernement (Qui, moi y compris, n'a pas connu cette joie depuis quarante ans?)! Quelle sensation de force ! Force qui sera utilisée et récupérée cependant par des "vieux", des renards qui connaissent bien mieux les tenants et les aboutissants du débat... C'est devenu rituel depuis des décennies ; on désignera des célébrités du moment, plutôt choisies comme égéries pour faire pacifique et innocent, qui par la suite se retrouveront dans les "montant(e)s" de tel parti ou syndicat. On les oubliera après en avoir fait héros ou héroïnes. Bien sûr, puisqu'on est dans un monde où la moindre bavure ferait des martyrs, un gouvernement quel qu'il soit se doit de bannir tout risque suicidaire - donc de laisser faire...(voir Anouilh, Antigone , Ils te diront tout le contraire parce qu'ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les écoute pas. Ne m'écoute pas quand je ferai mon prochain discours devant le tombeau d'Etéocle. Ce ne sera pas vrai. Rien n'est vrai que ce qu'on ne dit pas... ). L'impossibilité de réussir comme Ministre de l'éducation tient à cela: il est facile de lancer des milliers de lycéens dans la rue avec de vieux slogans qui leur donnent envie de prouver qu'ils peuvent faire comme ce qu'ils ont lu sur leurs aînés ; facile de mêler à cela un peu de soupe humanitaro-sociale qui comblera leur générosité immémoriale...Dans mon bahut, on a entendu retentir dans la rue le vieux "dans la rue, avec nous"...Mais qui, d'un côté comme de l'autre de la fenêtre, savait en dire plus que ce que j'ai trouvé sur le blog de "phosphore"(cité en- dessous) ? Après tout, les aînés ne leur donnent guère le goût de la précision quand ils argumentent sur la Constitution europénne...Formules choc et flou artistique, et... on verra plus tard...

Et les medias (actualités du 20h) d'embrayer et de surenchérir ces derniers jours : non, "on" n'allait pas proscrire les TPE (on entend de moins en moins parler ceux qui les critiquent) mais seulement les faire compter en première pour le bac : porte de sortie toute trouvée pour le ministre s'il avait vraiment voulu s'opposer au pédagogisme bidon (on attend sa réaction)... Quelques interviews de jeunes en train de plancher en TPE sur le mouvement punk et sa signification, quelques phrases bien-pensantes sur la socialisation qu'ils y ont découverte, -genre" ça ne sert pas à grand-chose mais on a appris à se parler et à se connaître alors ça mérite bien quelques points, quoi, même si, quoi, y en a qui trichent un peu, quoi, mais faut de tout pour faire un monde et faut pas critiquer la différence car ce serait de la discrimination"... (Avant les TPE, ils ne se parlaient pas, et depuis, ils se découvrent comme "jeunes militants qui communiquent"?) A noter qu'on a aussi entendu des enseignants "propres" valoriser les TPE comme un enseignement non "frontal"- nouveau mot que j'ai entendu deux fois sur des sujets différents dans le même journal télévisé (mot commode car présentant l'enseignement "traditionnel"- ou l'enseignement tout court - comme un affrontement, avec en douce l'avantage de la connotation avec un certain "Front" ... Qui saura affronter quoi que ce soit bientôt dans cette mélasse?

Et l'on commence à nous faire avaler que les "points" seront donnés dès la 1è, alors qu'avant ce n'était qu'une expérience, qui devait se concrétiser en terminale. Donnez des sous, donnez des points!...Points donnés par les profs du bahut , exigés par les parents, fortement encouragés par les bahuts qui ne voudront pas y perdre dans la surenchère...Si avec cela on ne fait pas des lycées , non à deux, mais à cent vitesses... Sont-ce des manifs pour se "faire donner des points", "harmoniser" les résultats du bac comme on a "harmonisé" ceux du brevet ? Evidemment, qui serait assez dur pour s'opposer à l'harmonie, voire à un monde harmonieux ? On comprendra trop tard que l'harmonie, ce n'est pas l'harmonisation...

Et voilà quel aura été le résultat d'un mouvement opposé au contrôle continu et à son injustice : on l'aura institutionnalisé et renforcé en achetant aux candidats un peu de paix sociale, de peur de ne pas avoir l'air d'être du côté des jeunes... Et les jeunes suivants (les petits frères, puis les enfants de ceux-ci plus tard) continueront à payer l'addition, avec un enseignement qui deviendra de plus en plus bidon; ils feront des projets collectifs spontanés et ne sauront pas lire...Dictateurs du futur, frottez-vous les mains...

Je regrette d'avoir à en témoigner, puisque les témoins sont rares, mais j'ai entendu beaucoup d'élèves se plaindre du temps perdu en TPE et de l'incompétence de ceux qui les "dirigent", et beaucoup de profs dire que c'était commode comme complément de service et pas trop fatigant par rapport aux cours et aux corrections...Les plus positifs disant que "ça ne peut pas faire de mal"... Oui, comme peigner la girafe... (ou la peindre, pourquoi pas, du moment que c'est en groupe, en "équipe" ?). Mais, chhhuttt , il ne faut pas le dire...

 

le 16/3/05 : Comment vendre aux élèves les points qu'ils gagneront au bac!

Confirmation des analyses précédentes (voir sur ce point, où je l'annonçais depuis quelques années, ma rubrique sur Internet et la triche)

Et voilà, c'est payant! Je me suis amusé sur Google à vérifier pour le texte "de l'esclavage des nègres " de Montesquieu si un travail présenté en classe était personnel... Je suis bien sûr tombé sur la flopée de travaux tout faits évoquée précédemment (avec combien de fautes et d'analyses superficielles que l'élève lambda prendra pour argent comptant!), mais aussi sur un site bac français désormais payant pour chaque travail fourni! (1euro 68 l'appel).

Et, parallèlement, les bons apôtres nous font avaler que les TPE sont une bonne façon de découvrir le travail personnel, alors qu'ils ne sont souvent qu'une façon de récolter des points artificiellement contre des travaux copiés ou payés! Voir la suite de ces remarques pendant les revendications des" manifs spontanées" de mars 2005.

 

le 23/3/05: Allez juger de la méthode globale à l'aide d'une excellente analyse que publie "sauver les lettres"(A partir de là, vous retrouverez le début du débat - ou le "dtube ud tebad"...) Textes de Thierry Venot.

 

le 23/3/05 : POUR UNE ECOLE DES SAVOIRS, DE LA JUSTICE ET DE L’EGALITE , un communiqué de l'association "Reconstruire l'école".

le 20/4/05 A visionner : Une belle image de l'éducation nouvelle

le 3/5/05 Parmi les seize ouvrages complets de Philippe Talé (ce n'est pas moi ) - environ trois mille cinq cents poèmes mêlés aussi de prose, mis en ligne, à télécharger librement : l'avant-dernier (12/2004) : "Mon beau navire" et le dernier "La fin du jour" (février 2005) peuvent désormais être consultés ici.(voir aussi cette page du site )

BAC EAF 2005

24/6/05: Exempté de bac cette année pour cause de mutation : je n'en reviens pas ! Aussi vais-je me contenter de céder la parole à ceux de "sauver les lettres' qui ont commenté leur expérience, et rien dans leurs commentaires ne me surprend ! Je me réjouis certes d'avoir parié sur le sujet "poésie" en S (le seul qui n'était jamais sorti : logique !) et donc d'avoir amplement développé le genre de sujet possible (sympa avant de revenir en collège ailleurs à la campagne)... Mais je n'en partage pas moins l'impression d'une fumisterie générale, malgré une apparence de retour à la "norme": sujets classiques alors que tout dans les années précédentes de scolarité des élèves poussait à ne rien travailler de tel : on ménage la chèvre et le chou, et les consignes de correction conservent leur laxisme afin de préserver les résultats... L'hypocrisie reste de mise...Allez voir les réflexions des collègues sur ce dernier bac - le pire restant le bac technologique alors que les bien-pensants prétendent critiquer, comme les lycéens "révoltés", le "bac à deux vitesses"...Là, c'est du bac (sujet d'invention) niveau (petit) collège... Bien sûr, dans tout cela, consignes de ne pas tenir compte du niveau de langue: laissons progresser le texto!

10/9/2005 : A consulter : Evaluations truquées !

Des courants semblent, dans le pédagogisme, repartir à l'assaut pour faire "monter le niveau" par des moyens ineptes ou franchement proches de l'escroquerie : "expériences" pour promouvoir des "contrats de confiance" avec l'apprenant (où l'on confie à l'avance les sujets aux élèves, leur part de contrat étant ensuite de réussir les contrôles - quelques centaines de profs ici et là sont à l'œuvre pour démontrer l'intérêt d'une telle procédure) ... Mais pendant ce temps, l'institution se charge, avant validation de telles expériences, de faire comme si déjà elles étaient un succès : ainsi, les sujets et corrigés des évaluations de sixièmes sont apparus sur le net, sur des sites officiels ; puis, quand quelques groupes de résistants s'en sont émus, ces sites ont prudemment battu en retraite et la mention "non disponible" apparaît désormais. Il n'en reste pas moins qu'une telle évaluation nationale aura un instant tenté ce qu'on appelle encore, pour le bac, de la fraude ; gageons cependant que de beaux esprits conseilleront bientôt cette méthode pour le bac afin, dans notre rousseauisme ambiant et persistant, de ne pas traumatiser l'apprenant et surtout de conserver leurs prébendes aux conseilleurs, qui ont besoin de succès à n'importe quel prix pour faire croire à leur utilité ! Même avec le soutien des médias, ils ont encore besoin de tricher!

15/9/2005: Allez rendre visite à ce blog ami : http://gregoirekueny.blogg.org. J'y apprends du reste aujourd'hui avec peine le décès de Wladimir Volkoff, grand écrivain et homme intelligent dans ce monde politiquement correct et veule. Puissent ses écrits encourager les esprits libres et ouvrir quelques yeux ! Merci à lui pour la lumière qu'il a tenté d'entretenir...

22/11/2005: Laurent Lafforgue, grand scientifique français -donc ignoré chez nous même s'il rayonne à l'étranger-, "démissionné" du HCE ( Haut Conseil de l'Education) pour avoir dénoncé fermement le vide du pédagogisme qui ronge notre éducation, notre enseignement, et notre jeunesse ! Les khmers rouges de l'EN défendent leurs positions et leurs postes lucratifs ainsi que leur pouvoir, les spécialistes de l'éducation moderne préfèrent éliminer les savants plutôt que de laisser une part de conscience au bas peuple qu'ils se targuent d'éduquer (en vue de quelle nouvelle monstruosité politique?) Allez lire le texte , fort véridique et honnête, pour lequel il a été écarté du collège des pontifes! "Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté" disait la chanson...( Laurent Lafforgue est d'ailleurs loin d'être le premier, mais il risquait, plus que d'autres, d'être entendu!). Une pétition pour le défendre se prépare (il ne s'agit pas de défendre ici un poste ou une prébende, mais de le soutenir dans le rôle qu'il aurait pu jouer par son expérience du sujet. Mais , aurait dit Montaigne, de telles gens ne portent pas de hauts-de-chausses !

24/11/05, "Epuration au haut conseil de l'éducation", communiqué de presse sur l'affaire précédente ( L. Lafforgue). Signez la pétition !

 

 



Classement par années : 2000 , 2001 , 2002 , 2003 , 2004 , 2005

 

POUR FEUILLETER QUELQUES SUJETS ABORDÉS :

Le bac , le brevet , le mythe du travail collectif , les disparitions insidieuses ( orthographe, grammaire, concours, documents, travail, svt , Lagarde et Michard, etc...) , les sempiternels nouveaux exercices-gadgets (modules, recherche par internet, groupements de textes et autres "corpus", TPE etc) , le "grand débat" , les dangers d'une certaine utilisation d'internet pour tricher, et surtout pour remplacer l'école ou la vendre , le jargon à l'école , le latin et le grec, le problème du gâchis de la lecture en primaire (lien vers un autre site), les changements de manuels et d'exercices , le métier contre le pédagogisme , textes récents sur le pédagogisme, poésie , les profs à la casse , les changements de programmes constants, cliquez sur ces titres avant de vous noyer dans mon désordre artisanal. Sinon, tentez le sommaire...

 


 

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